Chapitre 19 - L’académie Alice

On ne l'attendais plus punaise ! 

Navré pour ce temps d'attente incroyable... 

Comme dit au dernier chapitre de Maid Sama, je vais faire des publications hebdomadaires.

Je publierais donc un chapitre -de mon choix*- chaque lundi. 

J'espère que ce tout nouveau chapitre, plus enclin aux révélation, vous aura plu.

Pour ma part, j'ai vraiment un penchant pour Rué, qui devient vraiment très

attachant comme personnage. En créant son histoire, j'avais vraiment l'image

d'un garçon affaibli par son abandon maternel mais tout de même heureux de son présent. 

Je vous dis à lundi prochain pour un nouveau chapitre de l'académie Alice. 

Bisous sur vos bouilles ! ♥ 

 

* Le chapitre qui sera posté dépend de mon inspiration et envie.

    Je pourrais continuer ce que je faisais comme faire tout autre chose. Je suis embêtante hein :P 

Tout le monde était resté si silencieux que cela créa un certain malaise. Tous essayaient de connecter le peu d’informations qu’ils possédaient ensemble, mais personne ne sembla y parvenir. Rué resta à sa place, immobile et silencieux, attendant simplement à ce que quelqu’un prenne la parole. Natsume ne tarda pas à se faire entendre d’ailleurs. Il passa une main dans ses cheveux noirs, poussant un soupire froid et contrarié. On pouvait lire sur son visage un air certes intrigué mais complètement las. 

 

- Qui veux-tu tromper avec un mensonge aussi gros ? C’est complétement ridicule, pesta Natsume.

 

Il plaqua ses mains dans les poches de sa veste, lui redonnant son air bougon habituel. Rué ne répliqua pas à sa pique, laissant le reste de l’assemblée prendre conscience de ses paroles. Kanha et Yuka se lancèrent un regard, cherchant une réponse dans les yeux de l’autre. Aoi et Luca semblaient quant à eux complétement hors de cette histoire, ils avaient presque abandonné l’idée de comprendre le sens exact de ce véritable sac de nœud. Mikan était la seule à fixer Rué, suppliant son soi-disant fiancé du regard que tout cela ne soit pas encore un mensonge. Il lui attribua un sourire sincère, s’installant à ses côtés sans lui dire un mot. Un soupire s’échappa de la bouche de Yuka, alors qu’elle lança un regard presque noir à Rué.

 

- Tout ceci n’a aucun sens… Comment pourrais-tu avoir un quelconque lien avec Mikan ? Elle sembla réfléchir quelques instants, essayant de mettre la main sur un indice qui lui ferait comprendre toute cette histoire.

 

Rué continua son jeu de suspense, fixant Yuka du coin de l’œil. Après tout, s’il avait été malveillant et rancunier, il aurait pu haïr cette femme du plus profond de son cœur. Mais la vérité était toute autre. Il n’avait aucun sentiment négatif à l’encontre de la mère de Mikan. Il comprenait sincèrement cette histoire et puis, sa vie de maintenant était certainement mieux que celle qu’il aurait eu si elle n’avait pas été là. Il décida enfin d’expliquer toute l’histoire, de dire la vérité à tous.

 

- Le prénom de Hitomi vous dit-il quelque chose Yuka ? demanda-t-il d’une voix neutre.

 

La jeune femme prit le temps de réfléchir, se demandant pourquoi ce nom lui avait fait frissonner l’échine. Elle sembla le connaitre, elle savait qu’un fond de son esprit cette femme était liée à quelque chose. Et vu ses tressaillements, ce n’était pas une connaissance amicale. Elle continua de revenir quelques années en arrière, quand son cher et tendre mari était encore en vie, essayant de mettre un visage sur ce prénom. Mais rien… Il lui envoyait bien des pensées négatives, mais impossible de mettre un visage dessus. Qui était cette Hitomi… Elle envoya un regard interrogatif à Rué, quelque peu perdue dans tout cela. Il lui répondit par un sourire neutre, ne s’offusquant pas de cette perte de mémoire.

 

- Je me doutais bien que vous n’ayez pas été au courant de ça. J’ai même des doutes sur le fait qu’elle l’ait dit au principal concerné, dit-il en soupirant.

 

Tout le monde continua de le fixer, ne sachant plus où tourner la tête. Cette histoire commençait à devenir un véritable rubik's cube géant et bon sang, tout le monde en avait la migraine. Yuka passa une main sur ses tempes, afin de diminuer cette douleur naissante et lança un regard à Rué qui l’invitait à s’expliquer. Au lieu d’aider, il semblait donner encore plus d’informations afin de nouer encore plus le problème. Et elle ne supportait pas cela…

 

- Hitomi est ma mère, enfin ma mère biologique, avoua-t-il.

 

Kanha, Aoi et Natsume ne purent s’empêcher d’hausser un sourcil face à cette révélation. Rué avait toujours été présenté comme le fils du frère ainé de la famille Hyuga. Certes, il n’en avait plus le nom pour plusieurs raisons, notamment celle du rejet de son père de la famille, mais là n’était pas la question. Kanha se souvient bien qu’il avait été présenté bambin à la famille. Rué remarqua leur regard et essaya de leur expliquer les choses le plus clairement possible.

 

- La famille Kunio m’a recueilli au berceau. Pour dire la vérité, je n’ai jamais connu celle que je viens de nommer. Je ne sais pas si elle est morte ou si elle n’a tout simplement pas voulu de moi à la naissance, ajouta-t-il en haussant les épaules. Le fait est qu’Izumi Yukihira est belle est bien mon géniteur.

 

Yuka ne put s’empêcher de lâcher un rire mal à l’aise. Ce gamin était-il en train de dire que son mari avait eu une quelconque histoire avec une autre femme ? Impensable… Elle eut une pointe au cœur, alors qu’elle essayait de digérer cette nouvelle information. La relation qu’ils avaient entretenue n’avait pas toujours été simple, mais une chose était sûre, ils avaient toujours été éperdument amoureux. Et pourtant, au commencement, tout semblait être fait pour les séparer. Leur différence d’âge était déjà compliquée. Le père de Mikan était un professeur renommé dans une école réputée et quand il rencontra Yuka pour la première fois, il était marié. Et là n’était pas le problème le plus important non, Yuka était également l’une de ses élèves. Elle se perdit dans ses souvenirs lointains, alors que la vérité semblait pourtant lui pendre en plein milieu du visage. Il avait été marié bon sang ! Mais il est vrai qu’elle n’avait jamais eu l’idée de demander le prénom de son ancienne femme… Elle ouvrit les yeux sous la surprise et regarda Rué comme si elle le rencontrait pour la première fois.

 

- Tu es le fils de sa première femme ? Demanda-t-elle dans un souffle. Il m’avait pourtant dit que leur mariage n’avait rien donné et qu’ils ne s’aimaient même pas…

 

En sachant cela, elle fut prise de quelques remords. Avait-elle séparé une famille en volant le mari d’une autre ? Impossible… Izumi avait toujours été quelqu’un de droit et de juste. Il aurait au moins dis la vérité à Yuka et ça peu importe le prix à payer… Après tout, elle se rappelait encore qu’ils étaient en froid lorsque son mari est décédé. Dire qu’ils s’étaient pris la tête car elle le trouvait trop généreux, voulant se mêler des affaires des autres même si pour cela il devait mettre sa vie en danger… C’était idiot de penser lui en vouloir pour une quelconque mauvaise action. Cet homme avait été tout au long de sa vie un ange protecteur, ayant perdu ses ailes bien trop rapidement…

 

Yuka soupira, perdue dans des sentiments bien trop mélancoliques. Elle lança un nouveau regard à Rué posant une question qui lui brulait les lèvres depuis quelques secondes. Elle voulait au moins savoir toute la version de l’histoire.

 

- Quel âge as-tu Rué ?

-  Dix-neuf ans depuis peu, répondit-il du tac au tac.

 

Dix-neuf ans… donc un an avant sa rencontre avec le père de Mikan et deux ans avant la venue au monde de leur fille. C’était faisable en effet… Après tout, aux dires de son défunt mari, son ancien mariage avait voler de l’aile pendant plus de six ans. En six ans… il peut se passer des choses. Elle passa tout de même une main sur son visage, soupirant de plus belle face à la migraine qui venait de s’installer au creux de son crâne. Elle avait tant de questions en tête et pourtant, quelque chose lui disait qu’elles resteraient à jamais sans réponses… Elle tenta tout de même le tout pour le tout.

 

- Pourquoi ta mère n’a-t-elle jamais rien dit à Izumi ? Elle n’a demandé ni pension, ni reconnaissance de paternité.

- Qui sait… souffla-t-il en haussant les épaules, son regard se voilant un instant. Après tout, elle a abandonné son fils, elle ne voulait peut-être plus avoir quoique ce soit en liaison avec cet homme. Je ne connaissais pas leur relation, mais vous qui le connaissiez réellement. Vous comprenez peut-être pourquoi …

 

Yuka déglutit face à cette phrase. Elle sentait qu’elle avait touché une corde sensible et après tout, Rué n’avait pas tort. S’il avait été abandonné dès la naissance, comment pouvait-il avoir connaissance d’une quelconque réponse. C’était idiot… Elle se rappelait néanmoins que son mari avait souvent dit que son ancienne femme n’avait eu aucun sentiment pour lui et réciproquement. Ce mariage n’avait été qu’une illusion de leurs parents. Quand il lui avait présenter les papiers du divorce, elle s’était même empressée de les signer. Rué était peut-être arrivé après cet accord et cette Hitomi ne voulant pas revenir sur un passé qu’elle avait barré, s’était simplement débarrassé de l’enfant.

 

- Après si vous voulez avoir de véritables réponses, je peux toujours la contacter, dit-il d’un sourire narquois, une moue entièrement factice. Elle a laissé ses coordonnées à la famille Kunio, afin de pouvoir révéler mes origines quand je serais majeur. Mais ma nouvelle famille n’a pas attendu vingt ans de mensonge pour me l’avouer.

 

Son visage transmettait une certaine fierté, comme s’il était heureux que ses nouveaux parents n’aient pas participer à une pièce de théâtre dramatique sur sa propre existence, lui révélant la vérité bien avant sa majorité. On sentait qu’il aimait réellement ses parents adoptifs et qu’il n’avait que faire du fantôme d’une mère absente. Yuka secoua négativement la tête à ses dires, elle n’avait aucune envie d’aller chercher des réponses dans un passé qu’elle avait presque oublié. Seuls les bons moments en compagnie de son ancien mari demeuraient, tout le reste lui importait peu. Rué lança un regard à Mikan posant sa main sur celle de la jeune fille d’un geste tendre, lui attribuant un sourire sincère.

 

- En faisant quelques recherches sur mon père paternel par la suite, j’ai appris que j’avais une demie sœur. Je voulais savoir à quoi tu ressemblais, avoua-t-il en souriant, ne séparant pas son regard de celui de Mikan.

 

La jeune fille ne put s’empêcher de rougir, sincèrement touchée par ses paroles. Elle comprenait à présent pourquoi Rué continuait de vouloir rester auprès d’elle, malgré son refus de fiançailles. Elle haussa les sourcils précipitamment, alors qu’elle semblait se rendre compte de quelque chose en réfléchissant à tout cela.

 

- Attend, ces fiançailles étaient du pipo depuis le début ? Tu savais que tu étais mon demi-frère, il était donc impossible pour nous deux d’avoir une quelconque relation, conclut-elle.

 

Rué lui attribua un sourire amusé, alors qu’il confirmait ses dires. Il savait pertinemment qui elle était quand il avait accepté cette demande de fiançailles. Pour dire la vérité, il avait même supplié ses parents d’accepter cette demande quand Hiro l’avait suggéré aux familles aisées. Au moins, sa demi-sœur ne tomberait pas dans les mains d’un gosse de riche manipulateur. Certes, il s’était fait passer pour tel … mais ce n’était pas son cas. Il voulait découvrir qui tirait les ficelles derrière Hiro, mais malgré tout ce temps à lécher les bottes du directeur, il n’avait rien appris. Il avait fini par se lasser d’être le méchant de l’histoire alors qu’il ne souhaitait d’une chose : se rapprocher de sa sœur.

 

Tout le monde sembla plus serein face à ces révélations plus au moins rassurantes. Mikan était heureuse de ne plus avoir à jouer la fiancée dévouée alors que son cœur battait pour un autre. Elle lança un regard vers Natsume, qui remarqua immédiatement qu’elle le fixait. Elle rougit, prise la main dans le sac et détourna le visage, se disant que même sans cela. Vu leurs paroles de l’autre soir, ils se seraient surement enfuis ensembles. Elle rougit encore plus face à ses idées audacieuses, restant quelques instants dans sa bulle.

 

- Bon après toutes ses révélations, tout le monde a bien mérité une bonne nuit de sommeil. Prenez quelques chambres à l’étage, il y a toute la place qu’il faut dans cette maison, affirma Yuka.

 

Les adolescents se levèrent sans faire de commentaires et partirent à l’étage souhaitant bonne nuit aux deux femmes toujours assises sur le canapé. Yuka et Kanha continuèrent de regarder les enfants, alors qu’ils se chamaillaient gentiment en montant les marches. On pouvait entendre Rué proposer à Mikan de venir dormir avec lui, afin de préserver leur lien de fiancées. Natsume grogna qu’il pouvait toujours aller se brosser, attrapant sa copine par les épaules, alors que les autres riaient de bon cœur à la pique du plus vieux. Yuka soupira de dépit, attrapant la tasse de thé entre ses mains, remarquant qu’elle était froide à présent. Cela la déprima encore plus…

 

- Dis-moi Kanha… quand est-ce que les choses ont dégénérées à ce point ? Demanda-t-elle à son amie d’enfance. N’étions-nous pas également ainsi, autrefois…

 

Celle-ci lança un regard intrigué à la mère de Mikan, ne sachant pas vraiment jusqu’où son esprit avait bien pu être emporté. Elle fut tout de même un peu nostalgique de ce bon vieux temps que la plus vieille évoquait. Ce temps où tous étaient amis, semblables. Ce temps où tout allait si bien.

 

- Je n’en ai aucune idée, Yuka… souffla-t-elle. Vraiment aucune…