Chapitre 12 - L'académie Alice

J'ai changé le point de vue de Mikan, le rendant "plus réaliste".
J'ai aussi changé le dialogue entre Aoi et Luca.
Rendant Luca plus "méchant" et j'avoue... il m'a fait fantasmer comme ça XD
//meurt// Bref... je suis pour un Luca plus mature héhé ...
Bonne lecture ! (⌒ε⌒*)

" J’avais l’impression de vivre dans une boucle à répétition. Le temps passait sans pour autant donner quoique ce soit de nouveau dans mon existence. Pourtant, cette vie là me convenait parfaitement, j’en étais plus qu’heureuse. Mais tout cela n’allait pas durer… Je savais pertinemment ce que je devais faire et mes mains ne cessaient de trembler, car au fond de moi je savais que j’allais devoir rejeter tout ce que j’avais de mieux. Mais parfois nous devions faire des sacrifices et si le mien se résumait à te laisser partir pour te garder en vie, je le ferais sans hésitations. Après tous, ne dit-on pas que quand l’être aimé est heureux nous le sommes aussi…?

Mais après réflexion, comment être heureuse alors que je te pousse dans les bras d’une autre ? Comment puis-je survivre sans tes caresses, Natsume…? Mais au moins, tous les instants passés avec toi resteront gravés en moi à jamais. Je n’oublierais jamais la cadence de ton cœur en harmonie avec le mien quand tu me prenais dans tes bras. Le grand amour je l’aurais connu avec toi et je sais que si je le lâche, mon cœur ne s’en mettra pas, mais toi tu sauras sauf…

Ma main perdra de sa tiédeur sans la tienne pour l’enlacer et mes yeux ne sauront plus où se nicher…

Ma raison de vivre est partie en même temps que toi… "

Le cours était d’un ennuie… D’habitude Mikan arrivait à suivre un minimum, mais aujourd’hui c’était peine perdue. Elle avait passé les deux premières heures affalée sur son bureau, les bras croisés. Monsieur Narumi n’en fit d’ailleurs aucun commentaire, chose étrange pour ce professeur pourtant tant à cheval sur la discipline en classe. Il continua à donner son cours, comme s’il n’avait pas remarqué qu’une de ses élèves ne suivait en rien ce qu’il disait. Mikan soupira pour la énième fois et finit par caler sa tête entre ses bras, se laissant aller dans les méandres de ses pensées. Son cœur était tiraillé entre ce qu’elle devait faire et ce qu’elle voulait faire… Ce jour aurait dû être un jour de fête et pourtant son cœur hurlait en silence. Cela faisait un mois que Natsume l’avait recueillit, un mois entier qu’elle avait le cœur qui battait la chamade pour lui. Depuis ce jour, sa vie avait enfin pris un sens, une signification particulière. Un mois, c’était à la fois long et pourtant si court. Elle aurait voulu voir les mois défiler, mais tout devait s’arrêter aujourd’hui.

Elle voulut se frapper la tête contre la table jusqu’à en perdre connaissance. Pourquoi aimer quelqu’un à un point ou souffrance et amour ne faisait plus qu’un ? Elle ne comprenait plus rien… Mais ce qui s’était passé dans le bureau du directeur pouvait se transformer en quelque chose d’encore plus tragique et Mikan ne put que tressaillir en croisant le regard d’Aoi… Il pouvait leur faire tant de mal… Elle se mit à trembler comme une feuille et les larmes lui montèrent à nouveau au visage. Elle n’allait pas pleurer ici tous de même…

Elle sentit une main bien connue se poser sur son épaule et la secouer gentiment. Mikan redressa la tête et regarda Aoi qui semblait être perdue, autant que les pensées de Mikan. Mikan ne lui avait toujours rien dit à propos de tous ça et les deux amies qui normalement ne se cachaient rien, ne semblaient pas être très à l’aise avec cette situation inhabituelle.

- Mikan… ça ne va pas ?

- Non… tout va bien, soupira-t-elle ne supportant plus de mentir à sa meilleure amie. Ne t’inquiètes pas, c’est un simple mal de crâne.

- Tu veux que je t’accompagne à l’infirmerie ?

- Pas la peine, je vais y aller seule, finit-t-elle par dire en lui attribuant un faible sourire.

Mikan se leva et se dirigea vers le professeur qui interrompit son cours quelques instants pour entendre ce qu’elle avait à dire. Elle lui demanda poliment d’aller à l’infirmerie, ce que Narumi accepta sans même lui demander une raison valable. Elle sortit de la salle de classe, d’un pas lent et Narumi ne put que se dire qu’elle était bien déprimée en ce moment. Chose étrange pour la petite Azumi Mikan toujours si pleine d’entrain. Aoi se tourna vers son frère pour lui demander la cause de la déprime de Mikan, mais il ne put lui répondre que par un soulèvement d’épaules, signe qu’il n’en savait rien. Tout ceci était plus qu’étrange, entre sa conversation étrange d’hier soir et son comportement d’aujourd’hui… il y avait anguille sous roche. Il soupira, fermant bruyamment son bouquin, faisant sursauter Luca au passage. Et se leva, se dirigeant vers la porte d’entrée que Mikan venait de franchir à l’instant. S’il y avait quelque chose à savoir de cette histoire, il allait bientôt le découvrir.

Narumi soupira regardant son élève sortir de la classe sans aucune autorisation et continua son discours, non sans hausser la voix, car la sortie de Natsume avait quelque peu agité la classe. Il était habituel pour Natsume d’en faire à sa tête. Et puis Narumi n’était pas dupe, il savait bien qu’il y avait quelque chose entre eux et quoi de plus normal que de courir après la femme qu’on aime ? Il partit dans ses pensées qui ne le concernaient que lui et finit par se traiter d’abruti de penser à ce genre de choses en plein cours.

Aoi se tourna vers son petit ami et le scruta pendant quelques instants. Cela faisait déjà quelques jours qu’ils n’avaient pas eu une vraie conversation tous les deux. Il était borné et quand Aoi essayait de lui parler, il finissait par la fuir comme la peste ou alors de faire comme si de rien était. Natsume avait aussi essayé de raisonner son meilleur ami, mais il avait simplement réussi à l’enrager. Et un Luca énervé était une chose plutôt rare. Tous comme celle des deux jeunes filles, l’amitié des garçons semblait pâlir de cette histoire. Hiro arriverait peut-être à faire d’une pierre, deux coups.

Aoi prit son courage à deux mains et débuta la conversation avec un Luca, qui semblait plutôt ennuyé de sa conversation. Par ailleurs, ce matin il n’avait même pas réagi à son salut, chose qui avait blessée la jeune fille. Mais elle décida qu’elle n’allait pas baisser les bras.

- Tous cela est étrange tu ne trouves pas, Luca ? demanda-t-elle timidement, ayant peur de se prendre un vent à nouveau.

Luca daigna lui accorder un peu d’attention et la regarda dans les yeux. Aoi tressaillit, ses yeux auraient pu faire concurrence à ceux de Natsume à cet instant. Où était passée le gentil et candide Luca qu’elle avait toujours connue. Elle sentit sa gorge se nouer et le jeune homme finit par continuer son inspection de l’extérieur, ne répondant pas du tous à sa phrase antérieure. Aoi eut l’impression de se prendre un coup de poing dans l’estomac et les larmes lui montèrent aux yeux. Mais qu’avait-elle bien pu faire pour qu’il réagisse ainsi ?

- Luca… pourquoi es-tu si étrange avec moi ? Qu’ai-je fait ? demanda-t-elle la gorge nouée et les larmes aux yeux.

- Luca lui répondit tous d’abord par un soupire et posa sa tête sur son bras accoudé, détournant le regard de la jeune fille, Laisse tomber Aoi.

- Non, je veux savoir. Dis-moi Luca, tu n’as pourtant jamais été comme cela avec moi…

- Excuse-moi Aoi…, murmura-t-il pour lui-même.

- Humm ?, demanda Aoi n’ayant pas entendu sa précédente phrase.

- Car je n’ai jamais été celui que tu crois Aoi, cracha Luca méchamment.

Il vit Aoi écarquiller les yeux de surprise face à sa phrase et elle commença à pleurer. Les larmes coulaient les unes derrières les autres sur son petit visage de poupée et Luca sentit qu’on enfonçait un poignard dans son cœur. Il déglutit conscient de ce qu’il était en train de faire et serra une de ses mains cachées sur son pantalon, au point d’enfoncer les ongles dans sa chair. Il garda son regard mauvais et pouffa en regardant Aoi, il n’avait jamais pensé être un si bon acteur…

- Mais… Luca, je… commença-t-elle à dire, ses paroles étant entrecoupées par ses hoquets.

- Ça suffit Aoi. Tu me gonfles, t’es chiante là, l’interrompit-il sèchement.

Aoi resta bouche bée face à tant d’agressivité de la part de son petit ami. Certains élèves s’étaient tournés pour entendre la conversation, qui semblait plus être un règlement de compte qu’autre chose. Les chuchotements se firent entendre et Aoi continua de pleurer silencieusement, attristée et humiliée. Luca se dit qu’il était d’y mettre un terme avant de finir par craquer devant l’image d’Aoi anéantie.

- La vérité fait si mal que ça ? Tu n’as toujours été qu’un passe-temps Aoi. C’était marrant, mais maintenant c’est fini. Luca n’en crut pas ses paroles, il était vraiment doué pour se faire passer pour un enfoiré.

Aoi finit par éclater en sanglot et se leva de sa chaise, lui lançant un regard ampli de haine. Narumi arrêta de parler et les élèves se tournèrent tous vers elle. Mais tout ça n’avait aucune importance, pour Aoi rien n’en avait. Son monde venait de s’écrouler. Elle venait d’être trainer dans la boue, de la plus belle façon qui puisse être. Voilà donc l’explication de ces messes basses et de toutes ses cachotteries. Elle n’avait jamais autant eut mal au cœur… Le jeune homme qu’elle croyait connaitre depuis toute petite n’était en fait qu’un imposteur. Elle se mordit les lèvres au point de la faire saigner et lui sortit toutes les injures possibles et imaginables qui lui passaient par la tête. Espérant que cela le fasse peut-être réagir, mais rien… Il resta de marbre et lui attribua même un sourire provocateur, comme si ce qu’elle venait de lui dire ne l’avait pas atteint. Elle sortit de la classe en pleurant. Narumi se demandait ce qui avait bien pu piquer ses élèves aujourd’hui.

Quand Aoi fut sorti de la classe, le brouhaha s’intensifia, ne laissant plus le choix à Narumi. Il mit fin à la classe et les élèves commencèrent à raconter des ragots sur le couple qui pourtant était le plus sentimental de l’académie. Luca, lui, se prit une gifle de la part de Sumire, complètement hors d’elle face à sa réaction stupide envers Aoi. Il ne réagit pas, au contraire. Cette gifle était amplement méritée, tous autant que les critiques qui fusaient de la part d’Anna et Nonoko. Son cœur était en miette, piétiné et enterré. Mais sa Aoi était sauve… c’était tout ce qui comptait à ses yeux…

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Mikan était allé à l’infirmerie et en avait profité pour s’étendre un peu sur l’un des lits à disposition dans la pièce. Sa tête continuait de la faire souffrir, tous autant que ses sentiments contradictoires. Elle avait l’impression que son cœur se battait en duel avec sa tête et les dégâts étaient immenses. L’infirmière voulut l’apaiser de sa peine, mais Mikan ne voulut pas en parler. Elle resta la tête calée dans le coussin et l’infirmière finit par laisser tomber. Elle ne savait pas comment faire pour arrêter sa relation avec Natsume et elle n’en avait aucune envie. Elle n’était pas douée pour mentir et encore moins pour jouer la comédie. Si elle essayait de rompre d’elle-même Natsume finirait pas découvrir le poteau rose, ce qui le mettrait en danger. Elle soupira face à toutes ses interrogations et finit par s’assoupir un instant. La nuit ne lui avait pas du tous porter conseil au contraire, elle n’avait fait que tourner en rond et ne s’était pas reposée un seul instant. Ce qui expliquait les cernes prononcées sous ses beaux yeux marron.

Quand elle se réveilla, quelques minutes plus tard, ce fut le visage de Rué qui la fit sursauter. Il s’amusait à caresser ses cheveux, un sourire aux lèvres. Mikan rejeta sa main d’un coup brusque et il se mit à rire. Où était passé l’infirmière ? Elle ne prit pas longtemps pour comprendre, qu’il avait dû demander à ce qu’elle prenne congé. Après tous comment pouvait-on dire non aux exigences du neveu du directeur ?

- Mon petit doigt m’a dit que je te trouverais ici ma douce.

- Ton petit doigt est le directeur de l’établissement ? Cela m’étonnes tiens… répondit Mikan avec sarcasme.

Il lui répondit par un rire cristallin qui énerva Mikan. Tous sentaient le pourri dans cet homme, même ses paroles. Elle n’avait aucune confiance en lui. Elle se redressa du lit, se mettant assise, le plus loin possible de lui. Il lui agrippa le poignet avec férocité et elle ne put que gémir de douleur. Son regard continua de lui lancer des sourires malsains et elle eut l’impression d’étouffer… Était-il aussi malade qu’Hiro ?

- Aurais-tu quelque chose à me dire mon amour ?

Son sarcasme s’accentuer sur le mot mon amour. Il serra le poignet de Mikan avec un peu plus de force et l’attira à lui, comme une vulgaire poupée de chiffon. Mikan atterrit contre son torse et sentit ses bras l’entourer, l’empêchant de se retirer de son étreinte. Quelqu’un qui verrait cette scène de loin sans entendre les paroles qu’ils se disaient, pourrait prendre ça pour un acte très romantique. Et c’était le cas en ce moment. Rué remarqua son cousin à l’entrée de la porte de l’infirmerie. Son regard s’accentua face à son visage déconfit. Mikan se mit à trembler et voulut protester, mais la pression sur son poignet l’en empêcha. Rué approcha ses lèvres de l’oreille de sa fiancée et ricana faiblement.

- Aurais-tu oublié les dires de mon oncle, ma chère Mikan ? Chuchota-t-il.

Mikan baissa les yeux et se laissa aller contre lui. Elle était impuissante face à tout ça. Elle ne pouvait rien faire. Et elle savait qu’Hiro avait dû demander à Rué de l’aider à rompre avec Natsume. Bien que pour elle ce n’était aucunement une aide agréable. Rué passa sa main dans ses cheveux et parla plus fort, conscient que de cette manière Natsume entendrait chacun de ces mots.

- Pourquoi m’as-tu appelé ici, Mikan ?

- Mikan se sentit honteuse… il voulait la faire passer pour quelqu’un qui trompe son petit ami, afin que Natsume la laisse tomber… Mais elle n’avait pas le choix… Je… Je voulais reconsidérer ta proposition de fiançailles…

- Rué la regarda avec un regard froid, signe qu’elle devait y mettre un peu plus du sien dans son jeu d’actrice. Et Natsume ?

- Elle déglutit et ravala la boule qui s’était formée dans sa gorge, essayant de paraitre le plus sincère possible, ça n’a pas d’importance…. Je veux juste être avec toi…

Rué sourit face à cette phrase et l’attira contre lui, la serrant fortement dans ses bras. Mikan voulut pleurer pendant une décennie mais s’en empêcha. Elle voulut s’enfuir, mais Rué approcha son visage du sien. Il déposa ses lèvres sur les siennes et Mikan éprouva le plus grand dégout de toute sa vie. Elle ne put pas voir Natsume, mais eut l’impression d’entendre son cœur se briser à milles lieux. Elle avait honte d’elle-même, mais elle n’était en aucun cas maitre de ce qu’elle faisait…