Chapitre 21 - L'académie Alice

Et voici l'avant dernier chapitre de la fanfiction sur L'académie Alice. 

Je suis à la fois contente de terminer un projet que j'ai commencé

il y a des années de cela et à la fois un peu perdue... ><

Je suis vraiment nouille avec mes épilogues. *rire nerveux*

Soit j'espère que vous aimerez la suite -et fin- de l'histoire de Mikan, Natsume, 

Aoi et Luca. Moi en tout cas, j'ai adoré l'écrire. 

Bonne lecture mes choux ! 

Mikan sortit d’un sommeil profond, sans rêve ni cauchemar, le premier depuis fort bien longtemps. Elle s’éttira de tout son long posant malencontreusement son corps sur quelque chose de dur. Elle se retourna, entendant un grognement sourd et dérangé. Sur le lit à ses côtés, se trouvait un Natsume encore endormi. Il l’avait attrapé par la taille, l’enlaçant jalousement contre lui. Mikan rougit, n’étant plus habituée à une approche si naturelle avec le garçon aux yeux de feux. Elle profita de son sommeil pour se lover contre son torse, admirant son visage détendu, presque enfantin. Elle fit courir un doigt amusé le long de la joue du garçon, le faisant grommeler encore plus. Mikan rigola pour elle-même, essayant de rester le plus discrète possible et resta dans le confort des bras de Natsume sans bouger, fixant le plafond blanc crème, éclairé par les simples filets de lumières qui traversaient les stores mal fermes de la chambre. Elle laissa son esprit vagabonder, repensant à tous ce qui venait de se passer. Elle avait parfois l’impression d’être dans un roman, où l’auteur s’amusait à la torturer pour avoir une quelconque intrigue. Elle soupira, se disant qu’au moins, elle avait quelque moment de répit et de douceur entre ses révélations marquantes. Hiro, le père de son âme sœur et de sa meilleure amie, l’avait menacée. Cet homme était vil et méchant, pourtant quelque chose au fond d’elle-même lui disait qu’il n’était peut-être pas si démoniaque que cela. En voyant Kanha, l’écoutant parler de cet homme qu’elle avait autrefois épousé, elle avait la certitude que Hiro ne pouvait pas être complètement noir. Même Natsume avait quelques brides de mémoires où son père était encore un bon père. A vrai dire, il n’avait jamais émis un quelconque sentiment négatif à ses enfants. Il n’était certes pas le meilleur père du monde, un être avec qui ils avaient un lien unique, mais il n’était pas tortionnaire ou autoritaire. Il les avait toujours laissées décider, vivre leur vie comme bon leur semblait. Sauf, à cet ordre de fiançailles, qui les avait par ailleurs bien étonnés. Mais pourquoi réagissait-il d’une manière si idiote avec Mikan et Luca ? Pourquoi être aller jusqu’à les menacer afin de ne plus approcher ses enfants ? Cette question restait encore un véritable mystère.

 

Mikan sentit les bras de Natsume l’enlacer davantage, alors que le garçon déposait un tendre baiser au creux de son cou. Mikan ne put s’empêcher de rire, chatouiller par la barbe naissante du jeune homme et se tourna vers lui, les joues rouges. Natsume l’embrassa tendrement, lui disant bonjour d’une voix enrouée, endormie et terriblement sexy. La jeune fille lui rendit son bonjour, se lovant contre lui en souriant de plus belle. Elle avait enfin l’impression d’être complète à cet instant et rien au monde n’aurait pu lui faire plus plaisir. Le réveil des deux adolescents fut empli de tendresse, de taquinerie et d’attentions amoureuses, certes très banales mais terriblement importantes après leur break. Ils s’activèrent enfin à sortir du lit après quelques interminables minutes et descendirent au salon, trouvant Aoi, Luca et Rue discutant autour d’un petit déjeuner copieux. Leurs amis les saluèrent chaleureusement, alors qu’ils prirent place à leur côté. Natsume se fit couler un café alors que Mikan se contenta du jus d’orange que lui tendait sa meilleure amie avec un sourire tendre. La plus vieille le lui rendit avec plaisir, la remerciant pour son attention et écouta la conversation de Luca et Rue d’une oreille distraite. La conversation n’était pas vraiment pour elle, ils discutaient ensemble de tout et de rien sans grand intérêt. Luca voulait sûrement se montrer courtois envers le nouveau frère de Mikan. Il avait toujours été ainsi après tout. Rue parla donc un peu de lui, de son école avancée, de ses activités, or celle de se faire passer pour le fiancé de sa sœur. Il étudiait l’art dans une école renommée et semblait se plaire dans ses projets, au dire de ses explications intensives et enflammées. Étrangement, Mikan ne l’aurait jamais pensé aussi… créatif et passionné par le thème artistique. Le plus vieux rougit, se rendant compte qu’il s’était un peu emballé dans ses explications et resta muet, sous le regard des quatre autres. Il avait vraiment un côté attachant enfin de compte.

 

Aoi apporta l’attention sur elle, touillant son chocolat chaud d’une manière quelque peu bizarre et parla d’une voix peu sûre d’elle.

 

- Dites… pardon de remettre la discussion sur le tapis. Mais je me demande vraiment… comment vont se passer les choses maintenant ? dit-elle en fuyant le regard des autres.

 

Mikan fixa son verre de jus d’orange en réfléchissant, il est vrai qu’elle craignait de croiser à nouveau la route de Hiro. Que pourrait-il se passer maintenant qu’elle avait complétement trahis ses exigences ? Mettrait-il ses menaces à exécution ? Elle sentit le bras de sa meilleure amie venir caresser son dos gentiment, la remettant en confiance. Peu importe ce qu’il ferait, elle n’était plus seule pour l’endurer.

 

- Peu importe. On resta tous ensemble maintenant, on se protègera les uns les autres, exclama-t-elle en souriant à l’assemblée.

 

Tous semblaient heureux de sa conclusion et acquiescèrent d’un commun accord. Le petit déjeuner se termina rapidement, avec d’autres sujets plus heureux et tous décidèrent d’aller en cours, pour débuter une journée banale.

 

Les cours furent, comme prévu, d’un ennuie des plus traditionnels. La seule chose qui avait véritablement changé, c’était que Natsume ne s’éloignait pas vraiment de Mikan, ayant toujours un œil sur la demoiselle, au plus grand bonheur de Sumire, qui ne cessait de lancer des coups de coudes à Mikan pour la charrier. Elle allait la rendre chèvre d’ailleurs. Pour continuer sur les choses qui avait changé, Luna ne semblaient pas vraiment surprise par le changement de réaction de son fiancé, lançant des soupirs agacés comme si tout ceci était déjà planifié. Hiro avait-il changé ses plans ? Étrange…

 

Hiro marcha dans le couloir du manoir d’un pas démunit d’assurance. Ses pas sonnaient tels les coups de marteau du jugement dernier. La salle lui paraissait interminable, peu chaleureuse. Où étaient donc passé tous les domestiques de la maison ? Il continua d’avancer dans la pièce sombre, posant sa main sur la poignée de la porte. Il toqua trois fois à la porte, attendant une réponse en retour. Une voix rude se fit entendre, invitant la personne à entrer, sans pour autant être très accueillante. Hiro prit son courage à deux mains et descendit la poignée, entrant dans la pièce d’un air las. Ce bureau était toujours aussi étouffant et rigide que dans ses souvenirs. La pièce était sinistre et lui donnait un air de chambre de vampire. Un vieil homme se tenait derrière un large bureau en bois massif, assis dans une chaise de bureau confortable. Son visage était funèbre et les années se lisait aisément dessus. Il croisa ses doigts entre eux sur le bureau, s’attribuant un regard froid et dur. Il posa ses yeux gris sur Hiro, comme s’il cherchait à sonder son âme. Hiro tressaillit, essayant de rester le plus calme possible. Lui qui était toujours le méchant de l’histoire, face à cet homme il redevenait l’enfant candide et naïf qu’il était autre fois. Il ne put s’empêcher de baisser le regard face à celui de cet homme, il n’avait jamais réussi à tenir une conversation visuelle avec lui. Et cela n’était pas près d’arriver de sitôt. Le vieil homme soupira, lassé par cette attente interminable, avant de montrer un sourire narquois effrayant.

 

- Que me vaut ta visite inattendue mon cher fils ? demanda-t-il sans se démunir de son sourire menaçant.

 

Hiro déglutit à la phrase presque hostile de son père. Il savait pourtant que le maître de la famille ne supportait pas qu’on passe le voir sans prévenir à l’avance, où sans avoir été appelé. Mais Hiro avait réfléchit, une bonne partie de la nuit après son flash du passé et ne supportait plus de vivre sa vie sur une page griffonné par un autre. S’il devait faire page blanche, il commencerait à écrire les premières lignes de son existence de lui-même. L’homme se mordit la joue, cherchant à rester le plus calme et déterminé possible. Il ne devait pas perdre pied face au regard de son père, ni maintenant, ni après coup. Il releva le visage vers l’ancien, encrant son regard rubis dans les prunelles noires de son père. Il ne baisserait plus le regard… Il inspira une grande bouffée d’oxygène, se donnant du courage et se mit à parler d’une voix ferme, néanmoins un peu tremblante.

 

- Je suis venu vous parler d’un sujet important, père.

- Iragachi Hyuga souleva un sourcil d’un air interrogatif. Il décroisa ses mains, s’adossant à son siège comme lorsqu’il s’apprêtait à passer un entretien ennuyeux et pénible. Je t’écoute... Que peux-tu bien avoir à me dire de si important, au point que tu ne puisses pas me prévenir de ta visite.

 

En temps normal, il se serait excusé d’avoir dérangé son père dans son emploi du temps chargé. Autrefois peut-être, quand il était un enfant craintif et candide. Mais ce n’était plus le cas et il n’en pouvait plus de craindre cet homme certes puissant, mais qui restait tout de même un vieillard. Il resta droit et fier ce qui déstabilisa quelque peu l’ancien.

 

- Je ne plierais plus face à vous, père.

- L’homme ouvrit les yeux d’un air étonné, son regard dur s’adoucissant un instant. Pardon ?

- Mes enfants choisiront qui bon leur plaira, peu importe le rang de leur élu. Je ne veux plus être vu comme le meurtrier d’Izumi, chuchota-t-il pour lui-même. Je veux pouvoir retrouver ma femme et ma vie de famille ordinaire. Je continuerais à bien faire mon travail, pour vous rendre fier. Je ne vous décevrais pas, mais ma vie ne vous regarde plus à présent. Que cela vous plaise ou pas.

 

Hiro exprima sa tirade tellement rapidement qu’il eut l’impression que son père ne perçut pas la moitié de ses mots. A la fin, il avait l’impression d’avoir crever un abcès vieux d’une vingtaine d’année. Ses mains tremblaient, mais il resta fixe et décidé. Si son père le reniait, peu importe. Il recommencerait à zéro, comme l’avait fait son grand frère. Si, au final, il arrivait à avoir la même vie que son frère ainé, il en serait plus qu’heureux. Iragachi soupira, laissant son corps aller sur sa chaise tel un poids mort. Il fixa son fils un instant, cherchant une quelconque réponse dans son regard. Mais ses yeux ne lui renvoyèrent qu’une détermination sans faille. Il ferma les yeux, passant une main rugueuse sur ses tempes, frottant ses yeux comme s’il sortait qu’un sommeil profond. Il ouvrit la bouche, avant de la refermer sans grand conviction. Qu’allait-il bien pouvoir dire à cela ? Qu’avait-il raté avec ces deux fils pour qu’ils ne comprennent pas l’importance d’un rang élevé, de cette pleine puissance qui les rendaient plus forts ? Etait-ce lui qui était dans l’erreur ? Pourquoi l’abandonnaient-ils l’un après l’autre ? Comme l’avait fait sa femme autrefois… Le vieillard ne put s’empêcher de se poser des questions, ne sachant plus trop où il en était.

 

- Fais comme bon te semble, souffla-t-il d’un air exaspéré. Je suis trop vieux pour tout cela à présent.

 

Hiro sentit l’air traversé à nouveau ses poumons, alors que la pression redescendait peu à peu. Il ne s’était pas attendu à avoir une affirmation directe, mais cela le soulagea. Il se courba pour remercier son père, heureux tel un enfant à qui l’on donnait enfin un peu d’attention. Il sourit pour la première fois depuis des années d’un geste tendre et sincère et Iragashi se sentit un peu plus léger. Il congédia son fils sans un mot de plus, se disant qu’il n’avait peut-être pas tout louper avec lui. Les choses avaient simplement changé et les gens ne se protégeaient plus de la même manière qu’il y a quelque année. Après tout, cette méthode n’avait pas vraiment fonctionné avec lui. Il ne voulait pas que ses enfants subissent le même sort. Il tira un tiroir du bureau en bois massif, farfouillant parmi les papiers et les dossiers non classés. Au fond du tiroir se trouvait une vieille photo en noir et blanc, où une famille heureuse était représentée dans un portait minimaliste. Une femme était assise, un poupon sur les genoux, un jeune enfant accroché à sa jambe alors qu’un homme se tenait derrière eux, posant ses mains sur les épaules frêle de la jeune femme. Tous portaient un sourire ravis, fixant l’appareil photo d’un regard tendre. Iragashi caressa l’image du bout des doigts poussant un soupire triste, perdu…

 

Mikan rentrait tranquillement chez sa mère et compagnie de Natsume, Aoi et Luca. Ils avaient décidé de s’y rendre à pied, afin de profiter un peu du temps qu’ils leur restaient ensemble. Ils discutaient joyeusement, se taquinant tel des enfants sur le chemin. A mis chemin, le téléphone de Natsume se mit à sonner, les stoppant dans leur avancée. Le nom de sa mère affiché sur l’écran du téléphone le fit frissonner, il avait un mauvais pressentiment. Elle appelait rarement son portable. Il répondit à la troisième tonalité, s’arrêtant net sur le chemin, s’attirant le regard interrogatif des trois autres. Sa mère n’attendit pas qu’il parle pour le faire. Elle lui demanda de rentrer au plus vite à la maison.

 

- Que se passe-t-il ? Demanda Natsume à moitié affolé vis-à-vis du peu d’information de sa mère et de sa voix quelque peu troublée.

 

Aoi s’approcha du combiné en entendant la voix affolée de son frère et entendit distinctement la voix de sa mère qui lui noua le ventre, espérant que rien de mal ne lui soit arriver.

 

- Ton père veut nous parler, expliqua Kanha. Cela a l’air important.

 

Natsume regarda sa sœur qui secoua la tête d’une affirmation active sans même prendre le temps de poser le pour ou le contre. Elle prit directement la parle sans attendre une réponse de son frère, disant qu’ils arrivaient tout de suite. Kanha interrompit sa fille quelques instants.

 

- Il a précisé qu’il voulait parler à Mikan et Luca également, si cela était possible.

 

 

Mikan et Luca se regardèrent quelque peu confus, avant de tomber d’accord au même moment. Ils lancèrent un sourire tendre à Natsume et Aoi, afin qu’ils ne s’inquiètent pas et acceptèrent de venir, précisant à Kanha qu’ils partaient immédiatement. Mikan attrapa la main de Natsume qui lui lança un regard protecteur, empli d’une certaine crainte face à sa réaction vis-à-vis de tout cela. Elle lui assura que tout allait bien, lui attribuant un sourire plus que sincère. Après tout, ils avaient bien dit que peu importe ce qui les attendait, ils le traverseraient ensemble. Main dans la main.