Chapitre 10 - Kaichou wa maid sama

Et voilà le chapitre 10 pour vous mes petits loups :3 

Je m'attèle au chapitre 11 de suite ^^
A bientôt pour de nouvelles aventures ! 

 

« Il y a des jours où plus rien ne va, où le simple rayon de soleil peut nous aveugler,

où l'on resterait bien immobile sous la couette, au chaud, là où plus rien ne nous atteins...

On veut juste oublier, s'enfuir de nos cauchemars. Mais le passé ne s'oublie pas, le destin est déjà tracé...

Ce cauchemar est bien réel ? J'en ai bien l'impression ... »



PV Misaki } 

 

Le repas se déroula dans une ambiance pesante et peu agréable. Je fixais mon assiette avec l’estomac noué, priant pour que mon déjeuner ne veuille pas rendre l’âme devant toutes ces convives. Je pris une profonde inspiration en espérant que celle-ci me remettrait d’aplomb, mais j’eus l’impression de chanceler juste après. Bon cette tentative était vaine. J’eus le tic de jouer quelques instants avec mes mains sous la table, ça au moins, cela me changerait les idées. Je devais me sortir toutes ses pensées noires de la tête. Il ne fallait surtout pas stresser. Je n’étais pas au milieu de tous ses Bourges, dans une soirée huppée, surement la plus prestigieuse d’Angleterre d’ailleurs. J’étais sur de trouver des personnes connues si j’arrivais à observer autour de moi. Mais bon, voyons le côté positif de la chose Misaki. Tu es là, avec Takumi… et… et son père t’aurait surement déjà tué si son regard pouvait le faire. Je relevais timidement les yeux pour croiser brièvement ceux de monsieur Wheeler qui sembla me transmettre sa haine de ses yeux bleus nuit. J’avais de fortes chances de me retrouver en plat de résistance à ce beau banquet. Je fermais les yeux rapidement, déglutissant. Je n’avais pas pour habitude de me laisser marcher sur les pieds, mais cet homme semblait plus que malfaisant. Les garçons que je fréquentais et que je punissais, en temps que présidente, étaient des cancres, pas des tueurs. Quand je croisais le regard de monsieur Wheeler, il me faisait vibrer négativement. Je soupirais à nouveau, me forçant à garder mes yeux en direction de mes mains posées sur mes cuisses. J’entrelaçais mes doigts, espérant que les tremblements de mes membres finiraient par stopper de cette manière, mais c’était peine perdu. J’avais l’impression d’être un agneau livré au milieu d’une meute de loup. Et le père de mon petit ami, semblait être le chef de cette meute. Quelle chance…

 

Le fin bruit des cuillères en argent sur les assiettes de velouté me vinrent aux oreilles. Elles tintaient comme des clochettes à l’unisson et je me surpris à avoir un nouveau haut le cœur. Comment pouvait-on penser à manger à cet instant. Mes yeux se posèrent sur l’assiette de velouté de tomate aux aromates encore fumante. Le met était raffiné et la simple odeur aurait rendu n’importe quel homme affamé. Et pourtant, moi, elle me donnait tout simplement la nausée. Je redressais le regard et croisait cela d’Amélia à nouveau, qui semblait désolée et toujours aussi perdue. Elle fixa son regard dans le mien et m’invita à prendre une cuillère de velouté en sa compagnie, surement pour me donner des forces. Mais mes mains semblaient refuser toutes actions et j’avais peur de paraitre ridicule si elles se mettaient à faire n’importe quoi contre mon grès. Il ne suffirait plus que je me couvre de honte. Les gens me regardaient déjà suffisamment de travers, je n’avais pas besoin d’en rajouter.

 

Je soupirais doucement en secouant discrètement la tête de gauche à droite, expliquant à Amélia que je ne pouvais pas le faire. Elle déposa sa cuillère dans son assiette et me lança un regard triste, avant de se tourner vers la femme à sa gauche qui semblait lui parler depuis un moment. Elle continua sa conversation comme si notre jeu de regard n’avait jamais existé. Je tressaillis en sentant quelque chose caresser délicatement une de mes cuisses. Je lançais un regard paniqué avant de me rendre compte que ce n’était que Takumi, qui faisait à nouveau remarquer sa présence. Son action ressembla à une bouée au milieu de l’océan où je me noyais et je pris rapidement sa main dans les miennes, le resserrant le plus fortement possible. Il répondit à ma panique par une légère et douce pression de la main, avant de caresser le dos d’une de mes mains de son pouce, russisant à me relaxer pendant un instant. Heureusement pour moi… il était là.


PV Narratrice } 

 

Les minutes semblèrent s’éterniser, donnant une allure de film des années 80 à la scène qui se déroulait sous les yeux de nos deux protagonistes. Misaki restait calme et intimidée alors que Takumi lui semblait analyser chaque mouvement de son paternel. Réfléchissait-il à son incroyable annonce qui allait surement être le clou du spectacle. Si seulement il savait…

 

Le calme de la pièce fut interrompu par un bruit cristallin de verre. Les invités stoppèrent leurs actions et leurs paroles et se tournèrent tous à l’unisson vers leur hôte en bout de table, le grand monsieur Wheeler en personne. Aucun chuchotement ne se fit entendre et tous buvait du regard l’homme à la carrure imposante dans son costume noir très sobre et pour tant si élégant. Sa fine chemise blanche lui donnait une allure plus douce et délicate et pourtant elle semblait donner une image d’une certaine perfection effrayante. Misaki ne put s’empêcher de tressaillir à nouveau. Monsieur Wheeler dégageait une forte odeur de tabac qui embaumait entièrement la pièce, lui donnant une importance encore plus significative. On ne voyait que lui, on ne sentait que lui. Et encore, vous ne vous êtes pas plonger dans ses yeux bleus nuit, qui semblait donner un air ténébreux avec ses cheveux noir jais. Si le diable avait un visage, ce serait surement le sien.

 

Pour dire la vérité, cet homme avait un grand charisme et il fallait l’avoue, avait su s’entretenir malgré toutes les années que l’on pouvait lire sur son visage. Il était élégant et distingué. Après tout, qui pourrait oser critiquer le grand monsieur Wheeler ? Il fallait être fou pour tenter de le faire. L’homme se racla la gorge et parla d’une forte et intelligible voix. Elle résonna tel un tonnerre dans la pièce, de sorte que même le temps sembla s’arrêter pour ne pas l’interrompre. Il était comme cet élément, terrifiant et à la fois surprenant.


Bienvenus à tous mes chers amis et invités. L’homme sembla parler avec ses mains, pointant l’ensemble de la salle pendant que ses paroles continuaient de se déversées, sans aucun mal. Si vous êtes réunis ici en ce jour c'est pour vous faire part de plusieurs nouvelles... à la fois triste et agréables. Certaines personnes le savent déjà, mon fils Gérard Wheeler est décédé la semaine dernière emporté par sa maladie sanguine. Certains invités portèrent leurs mains à leur visage, choqués par cette nouvelle. Mais l’homme continua de parler comme si cela ne l’affectait pas le moins du monde. Et comme le veut nos traditions, mon prochain descendant sera donc mon deuxième fils, Takumi Wheeler. 
 

 

Après cette révélation, l’homme sembla toiser l’assembler et son regard se posa sur la tête de Misaki, qui fixait toujours son assiette désorientée. Un sourire mauvais se dessina sur son visage, il semblait fier de sa nouvelle. Il ne faisait que creuser la différence, après tout, cette relation était peine perdue d’avance. Les invités parlèrent doucement entre eux, ils craignaient surement la réaction de leur hôte, celui-ci arborait d’ailleurs un sourire à faire froid dans le dos. Tous étaient subjugués par cette nouvelle. La plupart des convives savaient pertinemment que cet enfant n’était pas le sien, mais celui de sa défunte femme. Cette garce l’ayant trompé avec un simple domestique, quelqu’un de la basse société. Monsieur Wheeler avait bien entendu étouffé l’affaire, mais les rumeurs vont vite et avant qu’il n’ait le temps de faire quoique ce soit, toute l’Angleterre était déjà au courant de la trahison. C’était à cet instant qu’il avait pris soin de se débarrasser de l’enfant, enfant qui d’ailleurs l’avait privé de sa chère Patricia. Le simple fait de revoir le visage de Takumi le rendait ivre de colère, il lui ressemblait tant. Mais les années étaient passées et maintenant il devait faire en sorte que cela soit caché et oublié.

 

Misaki ne réussit à comprendre un seul mot de l’annonce du père de Takumi. Elle fut simplement interpellée par une chose, il l’avait nommé Takumi Wheeler et non Takumi Usui. Quel était ce revirement de situation ? Takumi lui avait pourtant vivement expliqué que son père ne l’acceptait pas au sein de sa famille, pour la simple et bonne raison qu’il était un fils illégitime. Alors pourquoi ? Elle ne comprenait pas. Elle leva les yeux vers Takumi qui sembla avoir pris un coup en pleine poitrine. Elle se rendait compte qu’elle venait de louper une information essentielle. Maudit anglais… Elle apporta sa main sur la cuisse de Takumi, pour le rassurer comme il l’avait fait auparavant, mais celui-ci ne la calcula même pas. Il fixait son père d’un air perdu et apeuré. Misaki eut l’impression de voir un enfant isolé… celui qu’il tentait de cacher depuis si longtemps.

 

Monsieur Wheeler fixa son fils pendant un instant et tendit une main ferme vers lui. Ses doigts étaient robustes et montraient sa dépendance aux cigares, dû aux brulures fréquentes au niveau de ses extrémités. Il lança un regard dur à Takumi qui se leva sans faire de résistance. Il avança d’un pas las, toujours dans les nuages. A chaque pas, il entendit une nouvelle remarque, parfois positive mais trop souvent péjorative. Chaque parole était un nouveau coup de poignard et sa démarche fût beaucoup moins sûre d’elle. Il était l’enfant Sali, l’enfant rejeté. Il le savait. Alors pourquoi son père le mettait-il tant en avance maintenant ? Il était le dernier choix il le savait. Si Gérard était encore là, rien de tout cela ne serait arrivé. Et ses plans allaient prendre une toute autre tournure. Prendre la poudre d’escampette et faire sa vie avec Misaki serait maintenant presque impossible. Dieu… pourquoi les choses devaient-elles être toujours si compliquées. Il soupira et se plaça à la droite de son père, sans un mot. Quand celui-ci passa son bras autour de ses épaules, Takumi tressaillit et son regard fut plonger dans celui de Misaki. Elle était perdue et pourtant si magnifique. Elle semblait être la seule vraie fleur parmi toutes ses imitations en plastique.

 

Monsieur Wheeler prit à nouveau la parole et les commentaires se turent directement. Tous avaient hâte d’entendre la fin de son discours.


Et comme le stipulent également nos traditions, maintenant que Takumi Wheeler est des nôtres et qu'il a déjà atteint sa majorité, son mariage avec sa promise Inori Kanachi devra se faire dans le moi à venir.  

Le silence fut la seule réponse à cette nouvelle. Les invités se regardèrent, curieux, et finirent par applaudir en cœur. La famille Kanachi était une grande famille japonaise et la lier à la famille Wheeler serait pour tout le pays un énorme investissement. Encore une fois, monsieur Wheeler avait frappé et il avait frappé juste. Une jeune femme aux longs cheveux bleus ciels se leva de sa chaise, non loin de là, et vint se blottir contre le torse de Takumi, encore plus médusé qu’auparavant. Il semblait être complètement déconnecté. La jeune femme fanfaronna, remerciant les félicitations que certaine personne lui accordait. Voici la nouvelle promise de Takumi, Inori Kanachi.

 

Misaki sentit son cœur rater un battement en regardant la scène qui se déroulait devant elle. Elle apporta sa main à son cœur comme si ce mouvement pouvait atténuer sa douleur, mais rien n’y fit. Elle fixa Takumi qui ne n’eut aucun mouvement de recul et cela l’attrista encore plus. Pourquoi ce laissait-il toucher par cette femme ? Et pourquoi diable cette femme le touchait-elle ? Elle ne comprit toujours pas le discours de monsieur Wheeler mais la félicitation des convives étaient très claires et soudain tout lui vint au visage comme une vague dévastatrice. Elle sembla s’être noyée pendant quelques instants et eut du mal à reprendre son souffle. Takumi baissa les yeux et resta de marbre, ce qui eut pour effet de briser quelque chose en elle. Elle se leva d’un pas hésitant, reversant plusieurs verres sur la table dû à sa précipitation et tourna les talons en dévalant la salle en courant. Le son de ses talons martelant le sol lui rappela les multiples coups de poignard qu’elle se prenait à chaque secondes. Comment avait-elle pu être si idiote… Elle quitta les lieux sans se faire remarquer, de la même manière qu’elle y était entré. Ceci n’avait jamais été son monde et pourtant… elle y avait cru quelques instants.  

PV Misaki } 

 

Les rues désertes de Londres me firent froides dans le dos et le vent froid faisait tournoyer mes cheveux dans tout les sens. Ma robe était sale et mes chaussures n’étaient plus à mes pieds. Je le portais d’une manière nonchalante, tout ce qui n’était pas digne d’une lady. Mais je n’en avais rien à faire. Je voulais simplement partir le plus loin possible, le plus vite et ces choses m’empêchaient de courir correctement. J’avais déchiré ma robe dans ma précipitation et ma coiffure était ruinée, mais enfin je me sentais moi-même. Misaki la fille un peu garçon manqué, celle à présent au cœur brisé.

 

La demeure des Wheeler me sembla lugubre et froide, mais je devais récupérer mes affaires. J’avançais sur les marches en pierre et ouvrait la table d’une main hésitante. Personne ne sembla me remarquer, comme toujours. Qui remarquerait une roturière dans un palace ? Je pris la direction de la chambre où j’avais séjourné en compagnie de cet idiot de Takumi et ouvrit la porte timidement. Cet endroit n’était plus le mien et au contraire, il me répugnait. Je retirais rapidement cette satanée robe et tous les accessoires qu’on avait pu me coller dans les cheveux pour me faire ressembler à quelque chose. Je ne voulais plus être quelqu’un d’autre… Faire semblait faisant mal et nous ne collectons jamais rien de bon. Je redevenais Misaki, la présidente ronchonne qui hurle après les garçons et qui n’avait pas énormément d’amis. Cela m’allait très bien. Je jetais le tout sur le lit et prit rapidement mes affaires, celle qui n’avait aucun rapport avec Takumi Wheeler. Autrement dit… pas grand-chose, mais peu importe. Ce bourgeois était entré dans ma vie comme un ouragan et elle n’avait plus jamais été la même. Il avait tout détruit. Donnant espoir et reprenant tout d’un seul coup. C’était la goute qui faisait débordé le vase. Je n’aurais jamais du m’ouvrir à nouveau. Les hommes étaient tous les même, ils s’amusaient à manipuler et tromper… Tous les même…

 

Le couteau qui m’avait maintes fois traversé le cœur, y resta encrer profondément. Mes sentiments se déversèrent sur le sol comme les larmes coulant sur mon visage. J’étais meurtrie, trahie, trompée…  Le manoir vide sembla prendre un malin plaisir à amplifier mes sanglots, me rendant encore plus ridicule et minable. Je devais partir d’ici… retourner d’où je viens. Mais en attendant, les larmes formèrent un masque indélébile sur mon visage, au point que je ne pouvais même plus tenir sur mes jambes. J’avais si mal…

 

*¹ - Le texte en italique est toujours dit en anglais. 

 


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Commentaires: 1
  • #1

    Laura (vendredi, 01 juillet 2016 12:56)

    jai hate de savoir la suite !