Chapitre 07 - L'académie Alice

Un jour de congé, un nouveau chapitre en ligne ! :3
Bonne lecture ^^

Mikan resta un moment sans réaction, les yeux complètement exorbités. Elle sentit la main de Rué se retirer de son épaule et il se mit à côté d’Aoi, qui semblait elle aussi complètement désemparée. Rué sourit de toutes ses dents, amusé par la réaction de deux jeunes femmes. Lui qui voulait semer la pagaille, avait complètement réussi. Son sourire disparu quand il entendit la sonnerie de l’école retentir. Il soupira, ennuyé de devoir laisser son petit jeu en plan.

- Bon, on se voit tous à l’heure chérie, dit-il en accentuant le "chérie" avec un large sourire.

Il embrassa rapidement Mikan sur le front pendant qu’elle était encore inattentive, heureux de ne pas se prendre une claque par celle-ci. Il décampa alors sans rien dire, laissant Mikan et Aoi gober les mouches. Elles durent se préciser à l’intérieur de la classe, quand elles virent monsieur Narumi fermer la porte de la salle, ce qui d’ailleurs leur donna le droit à une remarque sur leur retard. Elles passèrent le reste des cours sans faire un seul commentaire, au plus grand étonnement de tous.

Les cours se terminèrent assez rapidement et dans le calme. Mikan et Aoi sortirent de la salle et se dirigèrent vers la maison de Natsume. Elles marchèrent dans les rues bondées d’élèves excités par la fin des cours, s’enthousiasmant pour ce qu’ils allaient faire après coup.  Elles se regardèrent et Mikan alla ouvrir la bouche pour discuter avec sa meilleure amie quand son téléphone se mit à sonner. Mikan la regarda se demandant qui pouvait bien l’appeler. Natsume ? Ou peut-être Luca ? Mais elle se dit qu’Aoi devait aussi avoir d’autres amies qui pourraient l’appeler et cette pensée lui pinça le cœur. Après tous, elle n’était pas sa seule amie…

- Aoi continua de marcher en répondant à l’appel, Oui allô ?... Hum… Oui maman, elle est juste à côté de moi. Mikan comprit alors que c’était elle le sujet principal de la conversation. Maintenant ? … Oui bien sûr. A tout à l’heure… Oui bisou à toi aussi. Aoi décrocha et rangea son téléphone dans sa poche, elle resta un moment en pleine réflexion.
- C’était ta maman ? Aoi sursauta à sa question, la faisant revenir parmi les vivants.
- Euh oui, elle aimerait qu’on passe à la maison pour discuter, finit-elle comme si elle ne comprenait pas le sens même de ses mots.
- Mikan fut elle aussi un peu perplexe, discuter ? De quoi ? Tous d’un coup, elle arbora un regard de gagnante comme si elle venait de trouver la réponse d’un problème mathématique hyper complexe. Tu penses qu’elle sait quelque chose à propos de Rué ?
- Aoi ne répondit pas tous de suite, mais son regard en disait long sur son état d’esprit, elle se méfiait de quelque chose. Je n’en ai aucune idée…

Les filles se dirigèrent alors  vers la demeure des Hyuga, qui se trouvait à quelques minutes de l’école, mais dans le sens opposé de la maison de Natsume et Aoi. Elles ne se trouvaient donc pas trop loin encore, pouvant y aller à pied. Elles ne discutèrent pas pendant le trajet, toutes deux dans leurs propres pensés. Mikan essayait encore de comprendre cette histoire de soi-disant fiançailles et la révélation du nom de sa mère lui avait fait un choc… Aoi, elle, tout comme son frère, craignait que leur père ne soit mêlé à tous cela et savait, le connaissant, qu’il cachait encore quelques surprises…

Quand elles arrivèrent dans la cour de la maison Hyuga, Kanha les attendait déjà devant la porte d’entrée, comme si elle voulait être la première à les accueillir. Elle les salua d’une douce étreinte et les invita à entrer dans le salon. Une domestique leur apporta du thé et des biscuits et la dame de la maison lui ordonna de prendre congé, les laissant seules dans le salon. Mikan se demandait si madame Hyuga était au courant de quoique ce soit concernant cette histoire, mais elle ne savait pas comme entamer la discussion. Quand elle prit son courage à deux mains pour briser le silence qui s’était installé entre ses trois femmes pourtant très bavardes, Aoi se leva d’un bond et lança un regard de défi à sa mère qui ne sourcilla pas, sa tasse de thé entre ses mains.

- Maman, je sais pertinemment que tu es au courant de cette histoire de fiançailles entre Mikan et Rué ! Nous aimerions savoir ce que vous manigancez.

Kanha soupira à cette affirmation, signe qu’elle en savait plus qu’elle ne voulait l’avouer. Elle semblait confuse et se tourna vers Mikan un air désolé sur le visage. Elle déposa sa tasse de thé délicatement et commença à tripoter une de ses mèches de cheveux, signe de malaise.

- Oh je vois… Il a été rapide cette fois-ci. Oui je suis au courant, mais je n’ai rien à voir avec cette histoire. Mikan et Aoi continuèrent de la regarder un regard fixe, voulant en savoir plus. Juste après ton passage Mikan, j’ai mené ma petite enquête. Tu ressemblais à une de mes anciennes amies d'université donc j’ai voulu la recontacter. J’ai visité son site internet afin d’avoir ses coordonnées. C’est la directrice d’une grande entreprise fabriquant des peluches. J’ai donc pris son numéro de téléphone et je l’ai appelé. Kanha reprit sa tasse de thé dans ses mains et resta un moment dans ses pensées universitaires, surement le bon vieux temps. Nous avons papoté pendant des heures. Quand nous étions dans la même université, Natsume avait quelques mois quand elle m’a appris qu’elle attendait une petite fille. Nous avons arrêté nos études quand nous avons dû nous occuper de nos enfants et nous avons coupé contact. Quand elle m’a dit que sa petite fille avait été enlevée quand elle avait deux ans, mes interrogations sont devenues des certitudes. Sa petite fille n’a toujours pas été retrouvée et regarde. Elle donna une feuille à Mikan qu’elle avait déposée sur l’imprimante. Voilà une représentation de sa fille à dix-sept ans.

Mikan et Aoi regardèrent l’imagine et ne purent empêcher un hoquet de surprise. L’image représentait une jeune fille aux yeux marron et aux cheveux chocolat et la forme du visage était identique à celle de Mikan. Il n’y avait aucun doute… c’était elle. Kanha lui montra aussi une photo de Yuka, sa soi-disant mère et Mikan nota tous de suite les ressemblances.

- Cette fillette, c’est toi Mikan. Tu es la petite fille des Azumi.

Mikan ne put s’empêcher de renier cette idée. Une famille, une maman… c’était ce qu’elle avait toujours désirée… mais cette nouvelle vie était aussi une malédiction, celle de devoir épouser un homme qu’elle n’aimait pas. Elle regarda Kanha, qui lui souriait amicalement. Elle savait que des drôles de questions hantaient l’esprit de la jeune fille.

- Mikan secoua la tête énergiquement et serra les poings. C’est impossible… et ces fiançailles, à quoi ça rime ?

Kanha soupira à nouveau et posa une main compatissante sur celle de Mikan, toujours fermée par la colère et la surprise. Elle essaya de la rassurer d’un sourire mais elle-même ne semblait pas être certaine du bienfondé de ses paroles.

- J’ai eu une conversation avec mon mari à propos de cela. Je ne pensais pas qu’il aurait pu… Mikan, ta famille est l’une des plus fortunées du Japon. La famille Azumi est d’une importance capitale. Ton univers sera trois fois plus luxueux que le nôtre et les regards seront sans arrêt posés sur toi. Et pour les fiançailles… Hiro a toujours voulu que la famille Hyuga soit l’une des plus modestes du Japon, mais ce n’est pas le cas. Rué est le fils unique de son frère ainé, donc le représentant légal de la famille Hyuga. Et comment faire pour donner un prestige à une famille ?
- Aoi fit tous de suite le lien, faire un mariage prestigieux avec une famille plus puissante…

Kanha confirma sa phrase d’un sourire et but d’une gorgée le reste de son thé. Mikan, elle, regarda son breuvage, à présent froid, sans faire aucun commentaire. Si seulement Natsume avait été le représentant légal de sa famille, ce mariage arrangé aurait été la meilleure chose de toute sa vie. Mikan redressa la tête quand elle entendit Aoi ruminer et frapper du poing sur la table.

- Mais comment ose-t-il se mêler de la vie privée de Mikan, cracha Aoi.
- Kanha caressa les cheveux de sa fille avec douceur, la calmant immédiatement. Va chercher Miko s’il te plait ma chérie.

Aoi écouta sa mère et sortit de la pièce sans dire un mot. Kanha regarda Mikan se semblait avoir du mal à assimiler toutes ses nouvelles informations. Elle resta sans réactions pendant un moment, touillant son thé qui avait refroidit depuis au moins dix minutes. Kanha attrapa sa main, faisant en sorte que Mikan ait toute son attention. Elle vit le regard triste de Mikan et celui-ci lui brisa le cœur. Elle serra sa main dans la sienne en signe de compassion.

- Je peux comprendre ce que tu ressens en ce moment. Mes fiançailles avec Hiro n’avaient pas été de tous repos aussi. Mikan la regarda dans les yeux, entendant que la mère d’Aoi et de Natsume n’avait pas eu le choix de se marier elle aussi. Je ne l’appréciais pas spécialement. C’était un homme prétentieux et sûr de lui. Quand nous avons été présentés l’un à l’autre en tant que futurs mariés, il ne m’a pas adressé un regard. Au début, j’ai voulu refuser ce mariage, mais je n’ai pas eu le courage de dire non à mes parents. Alors qu’ils étaient heureux que j’aie pu trouver un si bon parti. Ils ne souhaitaient que mon bonheur et me le communiquaient tout le temps. À ce moment, j’ai échangé ma propre liberté pour le bonheur et la fierté de mes proches. Mikan la regarda avec tristesse en entendant son histoire. Mais mon regard sur lui à changer à présent. C’est un homme étrange, mais je l’aime tout de même… Elle essaya de se justifier pour que Mikan n’ai aucune mauvaises pensées vis-à-vis de son mariage. Kanha la regarda avec un sérieux inhabituel. Mais je ne veux pas que tu te sacrifies pour qui que ce soit. C’est pour ça que si tu aimes quelqu’un d’autre, tu ne dois en aucun cas laisser tomber.

Mikan rougit et baissa sa tête regardant sa tasse sur la table basse, ce qui confirma à Kanha qu’elle était bien amoureuse de quelqu’un. Elle sourit, heureuse de cette constatation et tapota fièrement sur la main de Mikan qu’elle n’avait toujours pas lâché. Elle lui assura qu’elle serait heureuse et cela peut importe que son mari ou Rué s’y mêlent. Et elle y veillerait. Mikan sourit en entendant cette phrase, comblée que Kanha fasse autant attention à elle. Aoi entra alors dans la pièce sans toquer en compagnie d’une domestique habillée d’une grande robe noire de Maid. Elle salua sa maitresse attendant ses ordres.

- Miko, j’aimerais que vous appeliez mon fils et Luca, qu’ils viennent immédiatement. J’ai quelque chose à leur communiquer.
- Bien madame, elle resta courbée par respect pour sa maitresse.
- Vous pouvez disposer.

Miko sortit de la pièce sans faire un bruit et Aoi regarda sa mère avec une certaine curiosité, se demandant ce qu’elle pouvait bien avoir en tête. Elle n’attendit pas pour lui demander d’ailleurs. Quand Kanha l’entendit, son sourire s’élargit et elle enlaça les deux jeunes filles comme si elles étaient toutes les deux ses filles. Elle huma l’odeur des deux jeunes filles, continuant de les serrer dans ses bras.

- Peu importe ce que fabrique Hiro. Je vous promets que vous serez heureuses avec ceux que vous avez choisi mes chéries.

Aoi et Mikan se regardèrent un instant, soulagées par les paroles de Kanha. Elles acceptèrent l’étreinte avec plaisir et elles restèrent un instant dans cette position. Les deux adolescentes finirent par attendre les garçons sur le canapé devant la télévision, pendant que Kanha préparait à nouveau quelque chose à manger. Hiro était ailleurs, pour un travail d’affaire, au plus grand plaisir de tous. Quelques minutes après, Luca et Natsume pointèrent leur nez dans le salon.

- Natsume salua sa mère poliment restant assez distant dans ces mots, Mère. Vous vouliez nous parler ?
- Kanha fit la grimace, touchée par le fait que son fils soit encore assez distant avec elle. Natsume… Ton père n’est pas ici, tu n’as donc pas besoin d’être si distant et poli avec moi. Elle sourit et Natsume sembla être un peu plus détendu. Je vous ai fait venir ici, car ton père fait encore des siennes et je dois vous en parler.

Elle invita tout le monde à prendre place sur le canapé et elle prit quelques papiers qu’elle rassembla sur la table basse. Elle soupira, sachant qu’elle n’allait pas leur dire que des bonnes nouvelles.

- Comme vous le savez, Mikan est fiancée à Rué, votre cousin.
- Natsume bouillit de rage et rugit à cette phrase,  Quoi ? Avec ce débile ?
- Kanha sourit à cette démonstration de jalousie, qui fit rougir Mikan et rire Aoi et Luca. Elle attrapa des papiers sur la table et en donna un à son fils et sa fille. Mais ce n’est pas tout …

Natsume grinça des dents, Luca ne sut que dire et Aoi sembla complètement dans les vapes.

- Mais bordel, il se fou de notre gueule là ! Natsume aurait pu tuer son père s’il se trouvait face à lui.
- Kanha essaya de calmer son fils et lui répondit sur un ton maternel, bien qu’elle soit intérieurement tous aussi énervée que lui. Ton père est prêt à tous pour donner du prestige à sa famille, même si pour cela il doit donner son fils et sa fille en fiançailles.

Sur le coup Aoi tourna de l’œil et Luca accourut pour la réanimer. Natsume roula son papier en boule et le jeta furieusement contre le mur. Mikan, elle sembla complètement perdue. Natsume hurla des horreurs et des injures, énervé.

Hiro avait fiancé Mikan à Rué, Natsume à Luna et Aoi à un dénommé Yoiri.