Chapitre 1 - Le royaume des chats

Et voilà une nouvelle histoire qui me tenait à cœur.  

J'ai toujours adoré le royaume des chats et j'espère que par ce récit, 

je pourrais vous faire apprécier cet univers si vous ne le connaissez pas. 

Bonne lecture mes petits loups. 

A très vite ! ♥

Les gouttes d’eau tombaient lentement sur le toit en bois, fredonnant un air quelque peu amer. Pour une certaine jeune femme, ce son était plus semblable aux coups de marteau que lui procurait ses battements de cœur. C’était comme si le temps hurlait et pleurait pour elle. Pour cette pauvre enfant qui avait tout perdu. Elle resta un long moment sans bouger, devant cette boite en bois, les bras ballants, l’esprit vide. Ses larmes n’arrivaient même pas à couler, son cri était incapable de s’échapper de ses lèvres sèches et immobiles. Ses yeux marrons fixaient simplement le corps inerte de son unique famille, ternes et vidés. Elle n’écoutait même pas les murmures des voisins sans gêne qui participaient à la cérémonie pour simple acquis de bonne conscience, ou pour avoir un ragot à raconter le lendemain.

 

« Pauvre enfant… Si jeune… Elle qui n’avait que sa mère… Que va-t-elle devenir ? … »

 

Les mots rebondissaient sur elle, sans même l’effleurer. Elle continua de fixer le visage presque serein de sa mère, sans pouvoir verser une seule larme. Pourtant son cœur hurlait bel et bien, sans pouvoir s’arrêter.

 

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Le temps n’avait pas arrangé les choses, loin de là. Tout lui semblait fade, hypocrite. Si bien qu’elle ne supportait même plus la compagnie de sa meilleure amie, la seule et unique personne qui semblait pourtant encore croire en elle. Encore espérer qu’un jour, elle redeviendrait la jeune femme énergique et aimante qu’elle semblait avoir été autrefois. Mais ce ne fut pas le cas, celle-ci partit même un soir en pleure, après un nouvel accrochage avec son amie d’enfance.

 

- Je ne te comprends plus Haru… hoqueta Hiromi, les larmes aux yeux. Pourquoi ne veux-tu pas faire un peu plus d’effort, je pourrais t’aider si tu le souhaites ! dit-elle en haussant la voix comme si elle voulait hurler sur sa meilleure amie pour lui faire comprendre l’idiotie de ses actes.

 

La dite Haru lança un regard peiné à son amie avant de soupirer. Elle ne faisait pourtant que d’exprimer ses sentiments. Mais bien entendu, Hiromi ne pouvait comprendre et elle se méprenait sur ses intentions. Quand elle disait que sa place n’était pas ici, qu’elle n’était pas à l’aise dans ce monde, elle ne parlait en aucun cas de suicide. Elle parlait simplement de cet autre monde, celui qu’elle avait visité huit années auparavant, lors ce qu’elle n’était qu’une lycéenne. Maintenant que sa mère n’était plus de ce monde et qu’Hiromi s’était mariée et avait eu un petit garçon. Haru sentait cet irrésistible appel de l’autre monde, de ses ancien amis… mais surtout le manque colossal d’un certain Baron.

 

Le manque de réaction d’Haru attisa la colère de sa meilleure amie, qui grimaça avant de partir en trombe en claquant la porte. Hiromi avait pourtant tout tenter pour remonter le moral d’Haru. Elle lui avait même proposer de venir s’installer chez elle, pour ne pas se retrouver seule avait-elle dit, essayer de guérir petit à petit. Mais pouvait-on vraiment guérir d’un trou béant dans la poitrine ? Haru était sûre que c’était impossible. Elle avait tout de même accepté, car après tout, la mort de sa mère l’avait vraiment détruite et le simple fait d’être seule dans cette grande maison lui donnait la nausée. Elle avait passé plus d’un mois, dans la chaleur réconfortante et aimante du foyer d’Hiromi. Akito, le bambin de Hiromi, avait réussi à lui faire retrouver le sourire et elle réussissait peu à peu à se nourrir correctement sans vomir directement derrière. Le sommeil redevenait réparateur et profond, sans cauchemars. Mais les choses n’étaient pas parfaites pour autant. Certes, elle allait mieux physiquement mais moralement les choses n’allaient pas. La vue du bonheur de Hiromi lui tordait l’estomac. Quand son mari rentrait le soir, Haru ne pouvait s’empêcher de sentir les larmes lui monter aux yeux en les voyant les deux, si heureux, si amoureux. Elle inspirait calmement, serrant le poings, finissant par se demander si cette envie n’était pas devenue une simple chimère… Après tout, elle n’avait plus eu aucune nouvelle de sa part, aucun contact. Et même Muta, qu’elle croisait pourtant en ville autrefois, n’était plus visible. Elle avait pourtant passé des journées entières à le chercher, sans parler qu’elle était même passée pour une tarée à essayer de se remémorer le chemin du ministère. Mais elle avait simplement réussi à perdre son temps et à se casser la figure à grimper sur les murs. Avec le temps, elle finissait même par se demander si tout cela n’avait pas été qu’un simple rêve…

 

Elle avait donc essayé de faire des efforts, pour Hiromi. Elle était retournée travailler, dans ce lieu insipide ou tout le monde la prenait pourtant pour une esclave. Et ses deux semaines de repos après la mort de sa mère n’avaient pas arrangé les choses. Le travail croulait sur elle et ses collègues ne prenaient plus de pincettes avec elle. Après tout, elle les avait lâchement abandonnés pendant deux semaines, c’était mérité disaient-ils. C’est sûr, il ne devait plus y avoir personne pour apporter les cafés ou faire les sales besognes. Pour une fois, ils avaient été obligés de les faire eux même…  Elle se mordait la joue de rage, mais ravalait ses injures, ses cris et continuait de travailler, sans émettre un seul son. Le soir en rentrant du travail, elle plaquait un sourire factice sur son visage et acceptait même les collègues de travail que Hiromi amenait chez elle. Toujours des hommes, gentleman et ma foi, tous aussi insipides les uns que les autres. Ils étaient gentils certes, mais aucun n’avait vraiment de valeur aux yeux d’Haru et ce stratagème d’Hiromi de lui trouver un petit ami pour la faire aller mieux commençait sérieusement à l’agacer. Elle avait donc fini par retourner chez elle, dans la maison de sa mère, seule. Mais au moins, elle n’avait plus à supporter tous cela. Hiromi continuait à venir la voir régulièrement, allant même jusqu’à la traîner au karaoké ou en soirée dating. Mais Haru avait fini par lui dire le fond de sa pensée et c’était là que les choses avaient finies par éclater.

 

Haru soupira de plus belle en sentant le froid de l’hiver parcourir son salon, alors qu’Hiromi venait de partir en trombes après cette altercation, laissant la porte s’agiter au rythme du vent. La jeune femme se leva et ferma la porte d’un air las et ennuyé. Elle retourna s’assoir sous le tatami, posant sa tête dans ses bras alors qu’elle laissait son regard se porter sur l’extérieur. Les flocons de neige tombaient doucement du ciel, s’écrasant parfois sur sa baie vitrée avant de se transformer en une minuscule goutte d’eau. Neigeait-il aussi au royaume des chats ? Les plaines verdoyantes de vulpin à chat avaient-elles laisser place à une mer blanche ? Haru ne pouvait que se l’imaginer. Elle soupira à nouveau, étirant les muscles de son dos alors qu’elle laissait ses paupières se fermer doucement.

 

Elle sentait dans son subconscient, les flocons de neige marteler la baie vitrée, le léger vent d’hiver faire bruisser les branches de l’arbre du jardin, le chien du voisin grognait contre les passants. Haru se laissa bercer par ses bruits familiers, alors qu’elle sentait le marchant de sable l’emporter vers des rêves emplis d’un certain chat qu’elle ne pouvait oublier.

 

Ce fut un bruit inhabituel qui la fit ouvrir les yeux, un son cristallin comme celui d’une petite cloche. Le son semblait se rapprocher, doucement. Haru redressa la tête, fixant le jardin du regard essayant de déceler l’inhabituel à l’horizon. Ses yeux se posèrent alors sur une petite boule de poil blanche, un beau ruban rose autour du cou. La jeune femme ne put s’empêcher de penser immédiatement à Neige, la chatte qu’elle avait sauvée étant petite, celle qui par la suite l’avait elle-même sauvée d’un mariage arrangé avec le prince Loon, le prince du royaume des chats. Pendant qu’elle ressassait à son passé, la petite bête tituba avant de s’écrouler sur le côté. Haru se redressa en catastrophe, ouvrant la porte fenêtre d’une traite, se jetant sur le chat, qui après petite vérification était en réalité un chaton. La jeune femme attrapa la petite bête dans ses mains, d’un geste tendre et la porta à sa poitrine pour la faire rentrer à l’intérieur. Elle installa l’animal confortablement sur un coussin douillet face au poêle à bois. Elle examina le chaton de plus près. Il semblait plutôt maigre et son poil blanc n’était pas aussi immaculé que celui de blanche dans son souvenir. Haru frissonna en remarquant que les pattes du chaton étaient en réalité pleines de sang séché, ce qui avait formé une sorte de croûte marron au niveau de ses griffes. Elle caressa l’animal doucement sur le flan, rassurée en sentant sa main se lever à la respiration rapide du chaton. C’était une petite femelle, sans aucun doute, mais ce n’était pas Neige. La petite chatte qui se trouvait devant elle, avait les deux pattes arrière tachetées de noir, comme si elle portait des chaussettes et le bout de sa queue possédait la même caractéristique. Elle soupira en se disant qu’il fallait vraiment qu’elle arrête de rêver. Cela faisait huit ans qu’elle n’avait pas de nouvelles, ils n’allaient certainement pas venir la chercher maintenant…

 

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Le lendemain matin, Haru se réveilla aux aurores. Chose certes inhabituelle pour un jour de congé, mais elle avait beaucoup de choses à faire. Elle se dirigea en silence vers le salon et jeta un coup d’œil à son invitée en descendant l’escalier. Personne sur le cousin… hum… Elle continua son chemin vers la cuisine, s’attendant à la trouver la tête dans la gamelle d’eau, mais personne à nouveau. Elle scruta tous les coins possibles et imaginables de la maison, allant jusqu’à se plier en quatre pour fouiller sous le canapé, mais aucun signe de son invitée. Haru vérifia si toutes les fenêtres et portes étaient bien closes et finit par tomber sur la petite chatte. Elle était assise sur le meuble de l’entrée, devant la fenêtre. Elle scrutait l’horizon, les poils irisés comme si elle s’attendait à voir quelqu’un qu’elle n’appréciait pas arriver. Haru s’approcha doucement de l’animal, posant une main calme et rassurante sur la tête de celle-ci. Elle sentit le chaton tressaillir, avant qu’elle ne se retourne docilement. Haru ne put s’empêcher de marquer un blanc en rencontrant les prunelles du chaton, elles étaient vairon, l’une bleue et l’autre rouge. Cette image lui semblait familière et elle se remémora les yeux du prince Loon, ils étaient identiques. Elle caressa gentiment la tête du chaton, se mordant l’intérieur de la lèvre pour ne plus penser à tout cela, c’était une coïncidence… tout simplement.

 

Le chaton se retourna, se redressant sur ses deux pattes. Ses yeux vairons semblaient s’humidifiés alors qu’elle avançait à petit pas vers Haru. La jeune femme ne put s’empêcher d’écarquiller les yeux, ce n’était pas son imagination là. Le chat marchait bien vers elle à deux pattes ?! Elle n’avait jamais revu de chat à deux pattes depuis ces jours-là… Elle ne rêvait clairement pas. Le chaton s’arrêta à l’extrémité du meuble, juste face à elle. Ses petites pattes blanches agrippèrent le ventre d’Haru, comme si elle lui faisait un câlin, alors que la jeune femme vit bien deux larmes coulées le long de ses joues duveteuses. La gueule du chaton s’ouvrit doucement, après un hoquet de sanglot et Haru entendit distinctement les paroles : « Tata Haru » sortis de sa bouche…

 

Haru n’en cru pas ses oreilles. Elle laissa le chaton se blottir contre elle, alors qu’elle sanglotait à grosses gouttes. Par réflexe, ou par simple gentillesse, l’humaine posa une main rassurante et bienveillante sur le crâne de l’animal, le caressant doucement. La respiration du chaton se calma peu à peu, laissant les sanglots devenir de simples murmures avant de s’estomper complément. Cela pris du temps, mais ce fut juste assez pour laisser le temps à Haru d’assimiler tout cela. Enfin de compte, le félin devant elle était bien un habitant du royaume des chats et vu ses dires, elle devait avoir un lien avec ses anciens amis. Car elle ne voyait aucune autre explication à ce surnom affectif et au fait qu’on connaisse son prénom. La jeune femme releva doucement la gueule du chat vers elle, retirant une dernière larme qui coulait sur sa joue duveteuse. Elle lui sourit calmement avant de prendre la parole, d’une voix douce et rassurante.  

 

-Tout va bien, tu es en sécurité maintenant. Tu n’as plus à avoir peur, … et ce fut le blanc, car Haru se rendit compte qu’elle ne connaissait pas le prénom de son interlocutrice. 

- Miuoon, murmura le chaton la queue légèrement remuante derrière elle. Elle fixa à nouveau Haru de ses grands yeux verrons avant de se plonger à nouveau dans le ventre de l’humaine pour l’étreindre telle une bouée de sauvetage en pleine tempête. Je suis si contente de t’avoir trouvé tata… dit-elle la voix à nouveau emplie de sanglot.

 

Haru décela un nouveau sanglot à venir et l’étouffa dans l’œuf avant qu’il ne naisse. Elle attrapa la petite chatte dans ses bras, la laissant se blottir contre son cou alors qu’elle caressait doucement son échine.

 

- Oui, je suis là Miuoon. Tout va bien, susurra Haru en la berçant tel un enfant.

 

Le chaton sembla rassuré, car elle sourit les larmes aux yeux toute ronronnant avant de s’endormir tranquillement dans les bras d’Haru. L’humaine jeta un coup d’œil à son invitée spéciale. Elle dormait paisiblement, avant d’être secouée par de petits sursauts déplaisants. Haru n’avait aucune idée sur l’identité de ce chaton, ni même qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ici. Mais une chose était sûre, elle avait dû traverser des choses horribles, comme le prouvait les cauchemars qu’elle faisait à l’instant. La jeune femme caressa une oreille du chaton, la calmement instantanément avant de repartir dans ses pensées. Tout cela ne lui disait rien qui vaille. Elle était sûre que quelque chose c’était passé dans l’autre monde… Et l’angoisse la rongeait à présent. Elle n’avait plus qu’à attendre le réveil de Miuoon afin de lui poser quelques questions.

 

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Haru combla le temps d’attente en s’occupant tranquillement de sa nouvelle invitée. Elle se dirigea vers la salle de bain, attrapa la trousse à pharmacie qui n’avait pas servie depuis des lustres et redescendit dans le salon. Elle s’installa sur le canapé, déposant la trousse sur la table basse, alors qu’elle prenait délicatement le chaton endormi sur ses genoux. Miuoon dormait paisiblement, les yeux toujours larmoyants et gémissant de temps à autre. Haru ne put s’empêcher de sentir son cœur se resserrer face à la tristesse palpable du chaton. Elle recommença à lui caresser une oreille, qui eut pour effet de la calmer un peu. La jeune femme farfouilla dans la trousse de soin, heureuse de constater qu’elle contenait encore tous ce dont elle avait besoin. Elle attrapa délicatement l’une des pattes avant du chaton et entreprit de la désinfecter soigneusement. Elle trempa au préalable la patte dans un petit bol d’eau savonneuse qu’elle avait méticuleusement préparer et retira soigneusement la croûte qui s’était formé sur l’extrémité de sa patte, retirant en même temps toutes les impuretés qui aurait pu être collé au sang séché. Elle imbiba généreusement une compresse de bétadine et tapota délicatement la partie lésée. Fort heureusement les coussinets du chaton ne semblaient pas avoir été touchées et la plaie ne saignait plus. Mais il était tout de même mieux de bien tout désinfecter, car la plupart des griffes du chaton étaient à nues, montrant qu’elles avaient sûrement cédé face à un choc. Haru recommença l’opération sur les trois autres pattes et vérifia que le petit animal n’ait pas d’autre blessures. Heureusement non, elle semblait simplement exténuée et quelque peu famélique. Haru déposa à nouveau le chat sur le coussin face au poêle à bois, la caressant gentiment sur le flan quelques instant avant de partir vaguer à ses occupations.

 

La petite Miuoon se réveilla quelques heures plus tard. Elle ouvrit les yeux en grand se redressant sur le douillet coussin qui lui servait de lit et examina la pièce dans ces moindres recoins. Son esprit n’était pas encore complètement réveillé, mais elle était à l’affût du moindre danger. Par reflex, elle laissa ses griffes sortirent de ses pattes et ne put s’empêcher de pousser un miaulement de douleur. Elle fixa ses deux pattes avant : elles étaient douloureuses et engourdies. Ses griffes, pourtant bien déployées, n’était pas visibles, comme absentes et elle se remémora les événements qui étaient survenues ces derniers jours.  Elle tourna précipitamment la tête dans les quatre coins de la pièce et fut rassurée en remarquant la silhouette d’Haru qui passa furtivement par l’encadrement de la porte de la cuisine. Elle était en sécurité maintenant et tata Haru allait sûrement tout arranger… Elle en était certaine. Après tout, c’était tonton qui lui avait dit que cette femme était extraordinaire et il ne se trompait jamais.

 

La petite chatte marcha tranquillement jusqu’à la cuisine, sans bruit, regardant discrètement la jeune humaine qui semblait préparé quelque chose à manger. Son estomac cria famine dès que l’alléchante odeur de poisson lui arriva aux narines. Elle sentit ses babines saliver et se rappela qu’elle ne savait même plus depuis quand elle n’avait pas mangé correctement… Certainement depuis qu’elle faisait la loi au royaume des chats… Elle sentit son ventre se tordre de douleur alors qu’elle passait sans se rendre compte sa petite langue râpeuse sur ses babines. Haru qui s’activait dans tous les sens pour préparer son plat, remarqua la petite chatte et l’invita à s’approcher, ce qu’elle fit sans omettre aucune réticence. L’humaine dressa deux assiettes qu’elle déposa sur la table à manger, s’installant dans l’une des chaises de la cuisine. Son invitée ne tarda pas à faire de même face à elle, fixant le plat de saumon fumant de ses grands yeux vairons.

 

- Mange Miuoon, mais attention c’est chaud, l’avertit-elle d’une aura presque maternelle. 

- Le chaton acquiesça d’un signe de tête avant de souffler doucement sur le poisson, Merci Tata Haru…

 

La jeune femme sourit, regardant le chaton attraper un morceau de poisson entre ses pattes, l’amenant à sa bouche délicatement. Les oreilles du félin gesticulèrent de bonheur alors qu’elle mâchait sa bouchée. La deuxième bouchée fut beaucoup plus rapide, plus sauvage, comme si le chaton avait peur qu’on lui retire son met. Haru n’en tient pas rigueur, après tout elle savait pertinemment que Miuoon n’avait pas du manger à sa faim depuis longtemps. Elle regarda le chaton terminer son assiette, léchant même les dernières miettes de poisson sur la porcelaine et poussa son assiette non entamée vers le chaton. Les étoiles qu’elle vit dans les yeux du félin la firent sourire, Miuoon ne tarda pas à entamer sa deuxième portion, gloutonnement. Une fois le ventre du chaton rassasier, Haru décida qu’il était temps de passer aux choses importantes. Elle fixa le félin d’un air sérieux, bien qu’il ne soit pas méchant et lui parla d’une voix posée et calme.

 

- Dis moi Miuoon, le chaton la regarda attentivement remuant ses oreilles vers son interlocutrice, j’ai besoin de savoir ce qu’il se passe. Pourquoi es-tu venue me voir ? Et que se passe-t-il au royaume des chats ?

 

L’air du chaton fut grave et ses oreilles se rabaissèrent sur son crâne, mauvais signe… Elle releva tout de même le visage vers l’humaine et prit une grande inspiration avant d’expliquer son histoire. Elle venait pour cela après tout… Et tous le monde là-bas avait besoin qu’elle soit courageuse.

 

- Et bien, tout cela à débuter il y a déjà plusieurs mois… commença le chaton d’une voix basse, presque larmoyante.

 

La jeune humaine ne perdit pas une miette de ce récit.

 

 


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