Chapitre 11 - Kaichou wa maid sama

Et voilà le chapitre 11 :3 

J'espère que celui-ci vous plaira ! 

Et je vous dis à bientôt pour le prochain.

Bisous mes petits loups. 

PV Narratrice } 

 

Les habits s’empilèrent sur le lit à une allure impressionnante. Les tas étaient d’ailleurs si hauts qu’on aurait pu se demander comment ils pouvaient tenir sans s’écrouler. Misaki se mordu plusieurs fois la lèvre inférieure afin de retenir ses larmes, des larmes emplies de haine, de dégoût et de mépris. Il était si aisé de faire passer une personne chère à son cœur à un être détesté. Le cœur humain était si malléable, si fragile. Elle continua à retirer ses habits des tiroirs en grognant contre tout et n’importe quoi. A ce stage de frustration, les habits volaient plus dans la pièce qu’ils s’empilaient joliment sur le lit. Mais c’était normal. Elle soupira à nouveau, posant le t-shirt quelle tenait mollement être ses mains et fixa ses paumes, qui étaient prises de tremblements incessants, rendant ses gestes gauches et maladroits. Elle était tellement triste et chamboulée que son corps semblait lui envoyer des signes d’alerte, d’où les tremblements de ses membres antérieurs. Elle frotta vigoureusement ses bras, comme si ce simple geste pouvait la soulager un peu et soupira à nouveau. Elle avait l’impression d’être dans un de ses horribles cauchemars où l’on tombait impétueusement sans jamais toucher réellement le fond. Où l’on craquait avant même de savoir comment il se terminerait. Ces rêves où l’on se réveillait en trombes, les yeux baigner de larmes et en sueur. Mais là, elle ne se réveillerait pas. Tout ceci n’était pas un cauchemar, mais bien la triste réalité.

 

Elle s’assit un instant sur le lit, écrasant par la même occasion les quelques habits qu’elle avait entassé par là et passa rapidement ses fins doigts sur son visage, essayant les quelques larmes qui coulaient à nouveau de ses yeux. Elle avait mal aux yeux, son visage était rougi et ses paupières gonflées d’avoir pleurer une bonne partie de la soirée. Sans parler de son mal de crâne qui semblait avoir pris place pour une bonne partie de la journée. Pleurer comme une enfant n’entrainant vraiment rien de bon. Cela la rendait malade et vulnérable. Voilà pourquoi l’ancienne Misaki ne montrait jamais aucun sentiment. Elle se mordit la lèvre inférieure pour se ressaisir et poussa un long soupire las, comme si elle s’ennuyait elle-même de son propre état. Elle se leva du lit et continua de ranger frénétiquement ses habits, les larmes s’étant maintenant taries. Il fallait qu’elle se dépêche de sortir d’ici. Il était hors de question de revoir cet abruti se pavaner au bras de sa nouvelle promise. Il ne fallait pas qu’elle le revoit. Car elle savait pertinemment que son cœur ne le supporterait pas. Elle était si idiote que s’il venait s’excuser, elle finirait surement par lui pardonner, idiote et amoureuse qu’elle était. Mais c’était impensable, cela ne devait jamais arriver.  

 

Elle enfourna les derniers habits dans sa petite valise à roulette et tira la fermeture d’un coup sec. Elle venait de tirer définitivement un trait sur le nom de Takumi Wheeler ou Usui, peu importe. Cet homme n’existait plus. Elle ferma son cœur meurtri à double tour, ravala ses larmes qui menaçaient de couler à nouveau et déposa sur le lit toutes les choses qui avaient un lien avec cet homme. Pour vous dire la vérité, sa valise ne contenait pas grand-chose. Mais c’était mieux ainsi. Sans souvenirs, elle vivrait plus sainement et son visage lui viendrait moins en mémoire. Elle devait oublier, faire comme s’il n’avait jamais exister. Elle mit sa valise debout et ouvrit la porte d’une main hésitante. Bien, il était temps de partir. Elle glissa tel le vent dans le couloir du manoir, refermant la porte sur tout ce passé dont elle ne parlerait plus jamais. Tout était clos… bien caché et enfouie. Pour l’éternité.


PV Misaki }

 

Mon cœur me faisait des siennes, je le sentais. J’étais tiraillée par plusieurs sentiments contradictoires. C’était déstabilisant. La colère, la triste, l’abandon, l’incompréhension. Tout cela ce mêlait dans ma tête dans un vacarme incroyable. J’étais même allé jusqu’à penser m’excuser et lui demander des explications. Cette simple pensée me donna envie de me gifler moi-même. Je ne pensais pas être si faible, si dépendante de cet idiot. Pourquoi serait-ce à moi d’aller m’excuser ? Je n’avais rien à me reprocher. Ce n’était pas moi qui avait joué avec ses sentiments depuis le début, ce n’était pas moi qui le trompait avec une femme de la haute société et ce n’était de nouveau pas moi qui le laissait tomber après maintes et maintes promesses. Il n’avait fait que promettre des choses qui n’auraient jamais pu arriver. J’aurais du le savoir pourtant… mais j’étais bien trop aveugler par cet amour pour lui. Idiote… Comment avais-je pu croire que j’avais un simple avenir avec cet homme ? Nous n’avions jamais été du même monde, la bourgeoisie n’était pas faite pour moi et d’ailleurs je n’avais aucune envie d’en faire partir. La basse société, ma catégorie, m’avait toujours convenue. Et ce serait à nouveau le cas. Je tirais ma valise dans les couloirs du manoir me faisant à peine remarquer. En arrivant, cette bâtisse m’avait paru fascinante, maintenant elle m’oppressait et m’horripilait. Plus tôt je sortirais d’ici et mieux ce sera.

 

En passant les porte d’entrée du bâtiment, je ne pus m’empêcher de pousser un soupire de soulagement. Les énormes portes en bois se fermèrent lentement sur moi et j’eus l’impression d’être délivrer de quelque chose, d’être à nouveau libre, à nouveau moi. Je levais les yeux au ciel, regardant les étoiles dans ce magnifique ciel bleu nuit et me sentit presque sereine. Mais était-ce simplement mon nouveau masque ? Je n’en savais rien. Je pris ma valise en main et m’apprêtait à descendre les escaliers du manoir pour sortir du domaine, quand les portes s’ouvrirent à nouveau, me faisant frissonner de dégout. Je lançais un regard vers l’entrée du manoir et mon regard croisa celui d’une domestique en tablier blanc. Elle s’approcha de moi d’une allure gracile et me lança un énorme sourire avant de me parler d’un japonais impeccable.


Avez-vous besoin de quelque chose, Mademoiselle Ayuzawa ? 

 

Des frissons de dégouts me parcoururent à nouveau quand elle me parla comme si j’étais l’une de ses employeurs. Elle joignit ses mains sur son tablier immaculé et attendit ma réponse d’un sourire calme et attentif. Elle était mignonne et ne semblait pas plus âgée que moi. Mes épaules s’affaissèrent quand je me rendis compte qu’enfaite, aux yeux de monsieur Wheeler, j’étais égale à cette domestique, ou peut-être même inférieure. Je n’en savais rien. Je soupirais pour moi-même, sachant pertinemment qu’elle ne faisait que son travail, mais sa remarque m’avait tout de même blessé. Personne ne semblait l’avoir mise au courant… Bien. Je pourrais peut-être en profiter pour me faire déposer gratuitement à l’aéroport. C’était mesquin et malhonnête. Mais ce n’était pas pire que ce qu’on venait de me faire. Je lui lançais un sourire faussé et lui parlait d’une voix assurée, bien que polie et aimable.

 

- Oui... Pourriez-vous me faire venir un taxi pour l’aéroport s’il vous plait ? 

 

Je vis un de ses sourcils se relever au vouvoiement que je venais de lui attribuer, mais elle ne fit aucun commentaire. Elle se contenta de me saluer et d'approuver ma demande avant de rentrer à nouveau dans l'énorme manoir. Je ne sus pas ce que je devais faire après cette demande. Devais-je l’accompagner ou simplement attendre qu’elle revienne ? Tans pis. Je n’avais aucune envie de rentrer à nouveau dans cette demeure et puis, je n’étais même pas sûre qu’elle accepte réellement ma requête. N’allait-elle pas demander l’avis de son maître avant ? Ah merde… Je venais peut-être de faire une connerie d’ailleurs. Qu’est-ce qui me prouvait qu’elle n’allait pas alerter l’autre idiot d’extraterrestre et qu’il allait débarquer dans les minutes à suivre pour m’empêcher de partir ? Chouette… Je pris à nouveau ma valise dans mes mains et la portait jusqu’en bas des marches du manoir. Je devais partir rapidement et ça même si je devais le faire à pied.

 

Je pris à nouveau le temps de regarder le ciel étoilé et me rendit compte que j’étais vraiment idiote. Je ne savais pas où je me trouvais et encore moins comment je pouvais faire pour me rendre à l’aéroport. Et d’ailleurs, à cette heure, je n’aurais aucun vol pour le japon. Mais peu importe, j’étais prête à passer toute la nuit là-bas plutôt que de passer une minute de plus entre ses murs. D’ailleurs j’étais même prête à flâner toute la nuit dans les rues londoniennes plutôt que d’y retourner. Super, dire que je ne savais même pas parler l’anglais. J’étais bien partie pour retourner chez moi.

 

Les minutes avaient défilées à une allure impressionnante, quand j’entendis distinctement des pas venir vers moi. Je fus prise d’un haut le cœur en pensant que c’était peut-être lui qui avait été alerté par la domestique. J’étais mal… Je savais très bien comment il allait procéder. Il me ferait à nouveau ses yeux de chien battu qui fonctionnait toujours. Bon sang, pourquoi devais-je être si faible face à cela. Tout ce qu’il méritait c’était que je lui fracasse le crâne à coup de pelle. Je resserrais mes doigts sur l’anse de ma valise à tel point qu’on aurait pu entendre mes os craquer. Bon dieu, faites en sorte que ce ne soit pas lui. Tout sauf ça… Je sentais déjà mon cœur battre la chamade à toutes mes pensées. Espèce de traitre…

 

- Tiens... ma petite maid à moi, Ma Misaki. 

 

Je ne pus m’empêcher de faire face à cette voix. Ce n’était pas mon ex petit ami, c’était une certitude, mais je connaissais bien ce ton de voix narcissique. Mais qui pourrait bien se trouver à plus de dix mille kilomètres du Japon ? Je croisais un regard vert émeraude qui me glaça le sang. Cette chevelure blonde or et ce visage crispé par un sourire narquois, oui je les connaissais bien. Cet homme était aussi riche de le nouveau monsieur Wheeler et bien entendu il faisait parti du même monde. Mais je me demandais tout de même ce qu’il venait faire là… Dieu avait-il voulu m’envoyer ses vautours, comme ceux qui se précipitent sur les carcasses d’animaux agonisants. Quelle chance… Je soupirais, regardant le sol ne supportant pas le regard froid et ferme de Tora Igarashi sur moi. Je n’avais jamais eu beaucoup de lien avec cet homme. Il aimait me taquiner, aller savoir pourquoi et d’ailleurs il était en perpétuelle rivalité avec Takumi. Jeu de riches surement. Mais je m’en fiche à vrai dire. Cela ne me regarde plus à présent. Je fis mine de l’ignorer et tentait de repartir, sans lui accorder un mot ou un regard. Il se déplaça sur sa gauche quand j’avançais, me bloquant le chemin. Il n’avait vraisemblablement pas envie de me laisser passer.

 

- Tu as l'air d'un zombi ma douce Misaki... dit-il d’une voix trainante, presque agaçante. Tu verrais ta tête, elle fait peine à voir.

 

Je ne pus m’empêcher de pousser un nouveau soupire las. Il se moquait de moi ? En tout cas, c’était l’impression qu’il me donnait. Je levais les yeux vers lui et lui lançais un regard assassin. Il pouvait se les mettre là où il le voulait ses commentaires à la con. Je n’étais vraiment pas d’humeur à les écouter. Il répondit à mon regard haineux par un sourire narquois, chose habituel pour lui, mais il resta silencieux. Étrange pour cet élève arrogant et sûr de lui. Il avait pourtant toujours un commentaire à ajouter et je suis sûr que les remarques cinglantes devaient fusées dans son esprit. S’il voulait me narguer, il n’aurait pas trouvé meilleure manière de le faire.

 

Je pris ma valise fermement en main et décidait de continuer mon chemin malgré tout. Même si pour ça j’allais devoir le pousser. J’encrais un regard ferme dans ses yeux émeraude, s’il ne se poussait pas j’allais le forcer à le faire. Je deviendrais l’ancienne Misaki coute que coute et cela commençait maintenant. Son sourire sembla s’effacer peu à peu et son visage devint neutre. Il passa une main hésitante dans ses cheveux et soupira, surement déçu par mon comportement.

 

- Après tout, vu ce que tu viens d'apprendre, je comprends que tu réagisses comme ça... j'en aurais fais de même.  

 

Je ne pus m’empêcher de m’adoucir malgré moi. Le grand Tora Igarashi était-il en train de me plaindre ? C’était étonnant de sa part. En temps normal, il aurait pris un malin plaisir à continuer à me piétiner. Son regard sembla s’être lui aussi adoucit, il n’était plus neutre ou narcissique, mais semblait être réellement triste vis-à-vis de ma situation. Ce fut d’ailleurs pour cela que j’acceptais gentiment le mouchoir bordée qu’il tendit vers moi. Depuis quand mes larmes s’étaient-elle remises à couler ? Zut… Je passais machinalement le mouchoir sur mon visage essayant de reprendre du poil de la bête. Je ne devais plus réagir comme une andouille. Tora resta à mes côtés silencieux, il semblait lui aussi songeur. Chacun avait l’air d’avoir son lot de problème.

 

Les lampadaires de la ville éclairaient quelque peu les rues et je ne sus pas si dans ce pays les lumières restaient allumés après minuit. Si ce n’était pas le cas, on se retrouverait rapidement à la belle étoile, ce qui ne m’enchantait guère. J’entendis Tora gesticuler à mes côtés et lui lançais un regard. Il venait de sortir un paquet de cigarette de la poche de son manteau et portait silencieusement une clope à sa bouche. Hein ? Depuis quand fumait-il ? Il était loin d’être le genre d’homme à fumer… N’était-il pas censé être le parfait gentleman digne de sa riche famille ? Il dût remarquer mon regard interrogateur, car il haussa les épaules en aspirant une première fois dans sa cigarette, s’amusant à recracher la fumée d’une manière très classe. Il avait l’air de savoir s’y prendre. Cela devait dont faire un moment qu’il fumait.

 

- Il y a beaucoup de chose que tu ne sais pas sur moi, présidente Ayuzawa.


Il rigola un instant et aspira à nouveau dans sa cigarette, la faisant presque disparaitre totalement en fumée. Il garda le mégot quelques instants en bouche avant de le cracher à terre, l’écrasant rageusement du pied. Il lança un regard à la maison des Wheeler avant de cracher ce qui devait être une injure en anglais. En tout cas, le ton de la voix le portait à croire. Il semblait en colère, mais je n’avais aucune idée de pourquoi. Et quelque chose m’incitait à ne pas le lui demander. Après tout, c’était ses problèmes personnels. Il me porta à nouveau attention, me faisant presque sursauter. On aurait dit qu’il venait de se prendre un coup de jus tant son action avait été rapide.

 

- Tu voulais repartir là ? demanda-t-il de son habituel ton monotone.

 

Mon regard sembla répondre à sa question. Bien entendu que j’allais repartir. Il devait être au courant de l’histoire, puisque ce tout manière il semblait être un invité de la fête. Je n’avais plus rien à faire ici et plus vite je rentrerais chez moi et mieux ça sera. Il me lança un sourire moqueur qui me braqua à nouveau.

 

- Et comment comptais-tu te rendre au Japon à une heure pareil ? A pied ? ajouta-t-il d’un air moqueur, croisant ses bras par-dessus son buste.

 

Quelle question idiote. Bien entendu que je n’irais pas à pied au Japon. Je voulais prendre l’avion, cela devait bien se faire non ? Bon d’accord, je ne savais pas du tout où se trouvait l’aéroport et j’étais certainement perdue dans une ruelle de Londres, mais je trouverais bien un moyen d’y arriver. Je voulus lui répondre par une remarque cinglante, mais je refermais immédiatement la bouche après l’avoir ouverte. Il haussa un sourcil à ma réaction, mais son sourire s’accentua quand il comprit que je venais de d’assimiler où il venait en venir. Je n’avais pas un centimes sur moi. Même si par chance j’arrivais à parvenir à l’aéroport, je n’aurais sûrement pas assez d’argent pour retourner chez moi… Alors comment faire ?

 

Mon esprit était si préoccupé par cette nouvelle que je ne vis pas Tora s’éloigner de quelques pas. Il s’arrêta à mis chemin et se retourna vers moi, toussant pour se faire remarquer. Il croisa à nouveau ses bras sur sa poitrine et tapa du pied.  

 

- Bah alors ? Tu prends racine ? Magnes-toi où j’te ramène pas.

 

Sa voix me ramena à la réalité. Que venait-il de dire ? Il allait me ramener ? Sérieusement ? Je ne réussi pas à lui répondre immédiatement, trop surprise par ses paroles, mais mon corps sembla réagir de lui-même avançant de quelques pas. Bien, c’était quand même mieux d’accepter. Si je refusais, j’allais devoir demander à Takumi. Et il était hors de question de le revoir ou encore pire, lui devoir quelque chose. Pour Tora, je trouverais bien une manière ou une autre de le remercier.

 

Nous marchâmes silencieusement vers une voiture noire qui semblait être là depuis un moment, pourtant je n’y avais pas du tout fait attention. Tora m’invita à entrer à l’intérieur pendant que son domestique rangeait ma valise dans le coffre. D’ailleurs, s’il était à la fête pourquoi était-il partit pour venir me rejoindre ? Tant de questions… mais mon esprit n’avait plus la force de se demander quoique ce soit. Tora prit place à mes côtés dans la voiture. Il s’accouda au rebord de la fenêtre et poussa un soupire silencieux. J’eus juste le temps de comprendre ses paroles avant de sombrer dans l’inconscience. Son esprit et mon corps était tout aussi fatigués l’un que l’autre.

 

- Tu sais Misaki... je comprends tout à fait ce que tu ressens ... murmura-t-il.

  


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