One Shot 2 ~

Voici mon travail créatif de fin d'année. 

Pour vous expliquer un peu, j'étais en section santé et nous devions faire un gros tp de fin d'étude. (Une note qui comptait pour 45% de la dernière année)

Donc voilà, comment sont nés Hiro et Kotomi. Deux personnages trop mignons que j'ai adoré jouer. Et j'ai eu beaucoup de mal à les faire finir comme ça. Mais bon >< c'était un choix. 

J'espère que ce petit récit vous plaira. Et comme d'habitude, n'hésitez pas à me donner vos avis. 

Bisouilles mes petits loups ! 

- Maman ...

- ...

- Papa ... supplia la fillette. 

- ....

- Je ...

- Kotomi, soupira sa mère. Tu ne vois pas que maman et papa sont occupés. Va donc jouer dans le salon !

- Bien maman...

 

 

Rien ici ne pouvait me retenir... je n'étais encore qu'un enfant et j'étais déjà ignorée par mon entourage. J'avais beau avoir deux ans ce jour-là... ma mère m'avait encore repoussée car elle avait beaucoup trop de travail pour s'occuper de moi. J'étais encore qu'une enfant, je n'avais simplement fait qu'obéir à ce qu'on m'avait dit. Aller jouer dans le salon... La maison était le seul endroit que je connaissais. Je n'avais jamais mis les pieds en dehors des murs de la villa. Pourquoi ? Parce que mes parents n'avaient jamais eu le temps de m'amener voir le monde par-delà les murs de la maison. J'avais été prisonnière et comme cela ne suffisait pas, je tombai malade.

 

Kotomi ne s'en souvient pas vraiment... Seulement qu'elle se trouvait vers la porte à jouer avec son nounours. Elle regardait le paysage de dehors. À côté de la porte, juste à l'extérieur, un moineau avait pris refuge. Elle se leva, son énorme nounours à la main, la seule personne qui jouait et était toujours avec elle dans cette maison, et avançait sa main vers la poignée de la porte coulissante où se trouvait le moineau. Cette même porte donnait sur l'extérieur de la maison, le jardin. Elle n'y avait jamais mis les pieds, car sa mère le lui interdisait étant donné qu'elle pouvait tomber malade avec le froid du vent. Elle laissa tomber sa main à nouveau le long de son corps. Elle ne pouvait désobéir à sa mère... La jeune fille allait retourner en arrière jouer là où elle était avant quand le petit oiseau se mit à piailler de plus en plus, la jeune fille se tourna et regarda le moineau qui se trouvait juste face à un énorme chat. Le petit oiseau volait, essayant de rentrer dans la maison. Kotomi courut vers la porte coulissante, l’ouvrit et attrapa le moineau faisant peur au chat qui repartit chez le voisin. Elle garda le moineau dans la main et le reposa sur la table du jardin. Elle se redressa et regarda autour d'elle ... son jardin était vraiment magnifique, plein de fleurs colorées de mille et une couleurs. Le soleil lui caressait la peau et le vent faisait voler ses cheveux blonds. Mais d'un coup elle sentit sa gorge la brûler, elle tomba à genoux toussant toujours de plus en plus. Elle ne se souvient plus de grand-chose ensuite ... simplement de s'être réveillée dans sa chambre des choses accrochées à elle. Apeurée, angoissée ... toujours aussi seule.

 

" Tu ne sers qu'à nous perturber et nous causer des problèmes ... tu es vraiment un poids comme enfant "

 

Encore le même rêve ... encore les mêmes reproches et les mêmes paroles. Toujours la même douleur. Kotomi se réveilla à nouveau soupirant, rassurée que cela ne soit qu'un rêve. Elle passa la main dans ses cheveux et se leva de son lit. Elle s'étira un moment et regarda en direction de la porte de sa chambre entrouverte. Elle se rappelait étant encore enfant courant dans la maison jouant simplement avec son ours en peluche, insouciante, encore en bonne santé. Elle se dirigea vers une énorme machine qui se trouvait dans sa chambre. Qu'est-ce que c'était ? Un purificateur d'air. Un appareil qui faisait en sorte de traiter tout l'air de la maison pour que celui-ci soit sain pour Kotomi. Elle regarda l'écran d'humidité et celui de la pression de l'air pour voir si tout allait bien. Aucun problème de ce côté là. Elle descendit dans la cuisine, ouvrit le frigo d'une main encore endormie et prit la bouteille de lait pour y verser un peu du contenu dans un verre. Elle but son lait laissant une petite moustache blanche sur ses lèvres et alla vite fait se doucher et faire sa toilette. Il était une heure du matin et elle n'arriverait jamais à se rendormir. La jeune fille n'était pas très fan de la télévision, elle n'avait pas de jeux vidéo mais par contre avait une énorme bibliothèque dans le salon, sans parler de celle dans sa chambre. Kotomi passa les doigts de sa main gauche sur l'étagère du milieu et soupira en allant s'asseoir sur une chaise. Ces livres-là, elle les avait déjà tous lus et relus une dizaine de fois. Elle n'avait plus rien à faire et se sentait tellement seule...

 

Kotomi tourna la tête vers la porte coulissante, toujours celle de son enfance. Si au moins elle pouvait aller simplement dehors et profiter de la fraîcheur du soir. Si seulement ... Elle soupira laissant tomber cette idée et resta à nouveau sans réaction sur la chaise. Mais cette fois-ci ce fut un bruit qui l'attira dehors : un chat ? Sûrement... Elle regarda aux alentours de la maison mais ne vit rien. Elle se leva et posa une main sur la vitre, elle était froide dût à la fraicheur de la nuit. C'est là qu'elle remarqua un groupe de jeunes, entrant dans son jardin. Elle regarda, attentive, par la fenêtre les voyant s'approcher de la maison, chuchotant, voulant sûrement rester discrets. Elle restait contre la fenêtre les observant toujours.

 

- Faites gaffe, on dit que cette maison est abandonnée !

- Tu crois qu'il y a des fantômes... nyé Ryo? demanda la jeune fille en s'accrochant fortement à son bras. 

- Arrête de te coller à moi Sunny, t'es chiante ! maugréa le dénommé Ryo. 

- Mais... j'ai peur...

- Bah tu n’avais qu'à ne pas venir.

- Hey ! On n’est pas censés être discrets ? Chuchota le troisième garçon, leur remontant les bretelles. 

 

Le groupe se calma un instant continuant de marcher vers la maison, toujours à pas de loup. La fille aux oreilles de chat et aux allures gothique Lolita s’agrippait toujours au garçon aux cheveux noirs ne voulant le lâcher en aucun cas. Juste devant eux un garçon aux cheveux blonds or se tourna vers eux croisant ses bras.

 

- Bon ... et maintenant ?

- Bah tu rentres à l'intérieur.

- Moi ? hurla-t-il offusqué. Mais Pourquoi ?

- Parce que t'es le dernier à être entré dans le groupe. Alors active !

- Oui hihi, affirma la jeune gothique en rigolant. Active !

 

Le garçon aux cheveux blonds se dirigea vers la porte coulissante où se trouvait Kotomi, qui fit un bond en arrière en l'apercevant. La fille aux allures gothique Lolita qui regardait vers la porte poussa un cri d’effrois avant de partir en courant le garçon aux cheveux noirs derrière elle. Le garçon aux cheveux blonds soupira et ouvrit la porte entrant alors dans la maison sans lumière, sans bruit ... comme morte.

 

- Waouh ... l'air est vachement sec ici...

 

Il fit quelques pas dans la maison restant toujours dans le noir, étant complètement sûr d'être seul. Il siffla d'admiration devant les aménagements de luxe et les objets qui trainaient dans la maison. Pour une maison abandonnée, elle était très propre et ... surtout pleine de choses de valeur. La vue du jeune garçon resta accrochée à une sorte de porte clé qui se trouvait sur la table du salon. Il l'examina et son sourire s'agrandit.

 

- Bein dit donc !... Avoir une miniature en perles rares de la mascotte du nouveau jeu vidéo qui fait fureur ! ... Ils doivent vraiment rouler sur l'or : rien que la mascotte coûte trois fois plus que le jeu !

 

Le garçon siffla d'admiration et passa la mascotte dans la poche de son pantalon. Kotomi qui le regardait des escaliers murmura un simple son inaudible... Cette mascotte était la sienne... le seul cadeau de son père. Voulant mieux voir ce que le garçon faisait, la jeune fille fit tomber un vase qui se trouvait dans une marche de l'escalier. Le garçon se tourna alors et vit simplement une silhouette monter les escaliers à une allure impressionnante. Il marcha doucement vers ces mêmes escaliers et regarda mais ne vit personne. Il décida de monter, restant tous de mêmes prudent : il n'y avait aucune lumière et cette silhouette pouvait être n'importe qui. Il arriva en haut des marches regardant aux alentours... la silhouette venait de rentrer dans une pièce laissant la porte ouverte... était-ce un piège ? Peu importe, le garçon se dirigea vers la porte et l'ouvrit doucement la faisant grincer, juste derrière une jeune fille tenait un réveil dans la main prête à assommer n'importe qui. Le jeune homme ouvrit les yeux, étonné, alors que Kotomi essayait de se défendre d’une manière très… étrange.

 

- Une fille... ?

- Plus un pas ! lui ordonna-t-elle serrant son réveil plus fortement dans sa main, prête à décrocher un coup. 

 

Le garçon la regarda un instant et éclata de rire. Kotomi baissa son "arme" et le regarda se tordre de rire toujours à distance.

 

- Alors cette maison n'est pas abandonnée ?! dit-il plus pour l'affirmer à lui-même qu'autre chose. 

- ... non...

- Je vois...

 

Le garçon fit le tour de la chambre de Kotomi posant ses yeux partout. Et Kotomi aussi eu le droit de passer aux rayons x.

 

- Je ne t'ai jamais vu au lycée... Bon dans un sens, je n'y vais jamais. Mais une poupée comme toi ne devrait pas passer inaperçue même en ville... étrange,

- Je... ne m'appelle pas poupée, grogna Kotomi en rougissant de plus belle. 

 

Le jeune blond lui sourit simplement. Kotomi resta rouge écrevisse face à ce garçon qui se croyait absolument tout permis. Mais son sourire la faisait craquer... ce qui fit en sorte qu'elle lui en rende un mais plus timide. Elle sentait les pas du garçon venir vers elle et sa main se tendre jusqu'à sa joue... mais avant qu'il n'ait eu le temps de la toucher on entendit un cri dans le jardin. Il s'empressa vers la fenêtre de la chambre : le garçon de tout à l'heure criait depuis le bas.

 

- Hey mec ! Bouge ton cul on se taille ! le pressa-t-il. 

 

Le jeune homme aux cheveux or soupira et se tourna vers Kotomi lui souriant toujours. Il passa à côté d'elle sans même la toucher. Il alla vers la porte et s'arrêta un moment la regardant, un sourire charmeur sur les lèvres.

 

- On se reverra... j'en suis sûr. Bye... jolie poupée.

 

Elle le regarda partir rougissant toujours, restant silencieuse. Quand il se trouvait dehors elle le regarda courir dans son jardin ... jusqu'à ce qu'il se retourne fixant son regard en direction en direction de la chambre de Kotomi... qui recula, gênée par cet intérêt soudain d'un garçon pour elle. Le garçon aux cheveux noir regarda son camarade et lui tapa sur l'épaule.

 

- Alors mec, raconte. T'y a trouvé quoi ? demanda-t-il intrigué. 

- Quelque chose d'irréel...

 

~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ 

 

La lumière s’infiltrait entre les travées des volets, caressant le visage de la blondinette. Kotomi se prélassa un instant et sortit doucement la tête de sa couverture blanche. Elle bailla un moment et se frotta les yeux délicatement afin de sortir tranquillement de son état de somnolence. Elle commença peu à peu à se retirer des bras de Morphée. Ses yeux se posèrent sur son ours en peluche, qui lui rappela alors son passé. Elle soupira. Kotomi se leva et se dirigea vers la cuisine encore habillée de sa nuisette. Son purificateur d’air était peut-être indispensable pour la survie de la jeune fille mais il avait aussi l’inconvénient de chauffer la maison et la rendre parfois étouffante. Elle s’y était habituée. La vie ne lui avait jamais été douce de toute manière, pourquoi les choses changeraient-elles maintenant ?... L’horloge de la cuisine affichait dix heures du matin. Kotomi imagina alors sa vie à l’école, avoir des cours, des amis... ne plus être seule et enfermée chez elle. Les élèves se plaignaient toujours d’avoir cours et s’ennuyaient à l’école. Pour la jeune fille, y aller était un rêve. Son plus grand rêve. Vivre dans des rêves… elle ne savait donc faire que cela ?...

 

- Bouh jolie poupée.

 

Kotomi sursauta et regarda d’où pouvait bien provenir cette voix. Juste derrière elle se trouvait le garçon qui avait pénétré chez elle la nuit précédente. Son sourire angélique et charmeur n’avait pas quitté son visage et un brin de malice brillait dans ses yeux bleus, faisant rougir automatiquement Kotomi.

 

- Vous ?...

- Oui. Il sourit d'un air angélique qui coupa toute paroles à Kotomi. Je t’ai manqué ?

 

Son sourire s’élargit mais elle fit en sorte de ne pas y prendre part. C’est exactement ce qu’il essayait de provoquer en ce moment, elle le sentait très bien. Étrangement, il y arrivait presque…

 

- Vous ne devriez pas être en cours ? demanda-t-elle en tournant le visage rougi vers le côté. 

- Vous ?... s'offusqua le garçon à sa manière de parler. Puis il finit par grimacer en répétant ce qu'elle venait de dire. Être en cours…

 

Le jeune garçon la regarda avec insistance, étonné qu’elle l’ait vouvoyé et en plus deux fois de suite. Bizarrement ils devaient avoir le même âge. Pourquoi cette si grande marque de politesse ?

 

- Tu n’as pas besoin de me vouvoyer tu sais. Et puis que ferais-je en cours ? Je suis bien mieux ici avec toi jolie poupée.

 

Kotomi soupira à nouveau au surnom qu’il lui avait attribué.

 

- Comment avez-vous fait pour entrer chez moi ?

- Ah les bourgeois… il soupira la regardant et lui montrant alors la porte coulissant du doigt. Tu as dû oublier de la fermer hier soir. C’est dangereux, tu sais. Surtout pour une jeune fille sans défense comme toi.

 

Les yeux de Kotomi montraient l’ennui. Elle ne supportait plus ses techniques de drague idiotes qu’il avait le plaisir d’utiliser pour la séduire. Elle s’assit sur une chaise et prit simplement le verre de lait qu’elle avait retiré du frigo auparavant. Elle posa ses lèvres sur un des rebords du verre et avala un peu de lait. Elle déposa délicatement son verre sur la table et se leva sous les yeux du jeune homme qui ne la lâchaient pas.

 

- Vous allez rester longtemps ici ? N’avez-vous donc rien d’autre à faire ?

 

Le garçon sourit simplement prenant place sur la chaise que la jeune fille venait de quitter. Kotomi le regarda attendant simplement la réponse à sa question.

 

- Je passais simplement par-là, puis je me suis demandé si tu allais bien. Au fait, je ne connais toujours pas ton prénom. Le mien c’est Hiro.

- Kotomi… répondit-elle par politesse. 

 

La jeune fille avait hésité à répondre. Puis après tout… répondre à une question ne pouvait pas vraiment lui faire du mal. Et c’était si rare pour elle d’être en compagnie de quelqu’un, quelqu’un qui s’intéressait à elle.

 

- Très joli prénom. Dis, tu ne vas pas en cours ?

- Je ne peux pas… soupira-t-elle.

- Ah bon. Pourquoi donc ?

 

Kotomi resta silencieuse. Le jeune homme comprit qu’il était peut-être mieux de laisser tomber l’affaire. Cela ne devait pas être si important que cela. Enfin c’était ce qu’il s’imaginait. Kotomi, elle, était comme électrocutée. Sur le moment, elle avait ressenti comme une énorme douleur : son cœur s’était contracté et ses larmes étaient remontés à son visage. Mais elle ne voulait pas pleurer. Pas en face de Hiro en tout cas. Elle resta quelques instants dos au garçon, essayant de calmer son état. Elle le sentit s’agiter derrière elle, comme s’il cherchait quelque chose sans trouver. Elle se retourna et posa les yeux sur le jeune homme.

 

- Que cherchez-vous ? dit-elle intriguée par son comportement. 

- C’est étrange, je ne trouve pas la télévision ni l’ordinateur. Je comptais te demander si je pouvais voir quelque chose dessus.

- Je n’en ai pas.

- Pas de télé ni d’ordi ? Il fit les yeux ronds, comme si elle venait de lui faire une mauvaise blague. Waouh… Impressionnant. Enfin ce n’est pas bien grave. Je peux faire ça autrement.

 

Le garçon avait l’air bien étonné de ne pas trouver, dans une maison aussi riche, une télévision ou bien un ordinateur. Ce n’était pas par manque d’argent en tout cas. Ce qui l’étonnait le plus c’était que toutes les demeures, dans l’époque où nous nous trouvons, possédaient un poste de télévision ou alors un point d’accès à internet. Cela l’étonnait certes, mais il n’en chercha pas la réponse. Il fouilla alors dans sa poche de son jeans et sortit un téléphone portable. Un des plus récents. Kotomi leva alors les yeux vers l’objet. Elle n’en avait jamais vu et cet objet l’intriguait énormément. Tout ce qui provenait de l’extérieur l’intéressait. Elle se pencha de plus en plus sur le portable alors que Hiro essayait tant bien que mal de faire passer ses doigts sur l’écran tactile afin de pouvoir accéder à ce qu’il convoitait. Les yeux de la jeune fille s’illuminèrent comme si elle venait de découvrir une vérité qui lui avait toujours été cachée. Elle était époustouflée par le petit objet qui s’illuminait et montrait différentes images à chaque fois que Hiro touchait le verre froid qui les protégeait. Bien qu’elle ait eu déjà quelques connaissances de ces objets à travers les livres qu’elle avait lus, le fait de les voir était bien plus impressionnant. Hiro regarda la jeune fille avec un sourire amusé. Enfin de compte, la tigresse qui était prête à le dévorer à chaque fois qu’il lui parlait, ressemblait plus, en ce moment, à un mignon petit chaton curieux et joueur. Il posa le téléphone dans les mains de Kotomi, qui sursauta et fit bien attention à bien le tenir, comme une nouvelle mère prendrait maladroitement son enfant dans ses bras tout en y prenant le plus grand soin. Cette réaction fit rire Hiro, non par moquerie, simplement parce que c’était tellement maladroit et mignon qu’il ne pouvait s’en empêcher. Il continua de regarder la jeune fille, ayant l’impression de voir pour la première fois son vrai caractère. Elle releva les yeux vers Hiro.

 

- Qu’est-ce que je dois faire ? demanda-t-elle un peu nerveuse à l'idée de faire n'importe quoi avec l'objet. 

- Tu n’en avais vraiment jamais vu avant ?

- Non…

- Personne ici n’en a un ?

- …Il n’y a personne ici… à part moi, affirma Kotomi dans un murmure. 

 

Hiro sentit la tristesse de Kotomi à ce moment-là, cette solitude extrême. Il ne s’était pas trompé, derrière ce tigre sauvage se trouvait un simple chaton seul et abandonné, un simple cœur brisé. Il eu une envie irrésistible de la prendre dans ses bras, mais son téléphone vibra à ce moment faisant sursauter Kotomi qui le lâcha. Hiro eut juste le reflex de le rattraper avant qu’il ne s’écrase au sol. Il venait de recevoir un message. Kotomi eut la curiosité de regarder ce qui y était écrit. Elle se mit sur la pointe des pieds afin de pouvoir regarder par-dessus l’épaule de Hiro.

 

- Le cirque ?

- Oui. Il vient d’arriver en ville. Un ami voulait que j’y aille avec lui ce soir.

- C’est bien… le cirque ?

 

Hiro ressentit à nouveau ce sentiment de solitude dans la voix de Kotomi. Il voulait essayer de faire quelque chose pour elle mais quoi donc ? C’est alors qu’il eut une idée, elle n’acceptera sûrement jamais mais il allait tout de même tenter le coup.

 

- Kotomi… Tu ne voudrais pas venir avec moi ?

 

~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ 

 

14h45. C’était l’heure où Hiro devait venir chercher Kotomi. La jeune fille n’en revenait toujours pas d’avoir accepté de sortir avec lui. Elle soupira un moment afin de retrouver son calme. Maintenant qu’elle avait accepté, elle n’avait plus aucun moyen de s’y soustraire. A moins de lui révéler pourquoi elle ne pouvait jamais sortir de chez elle… il n’en était pas question. Elle n’avait pas l’intention de faire fuir la seule personne qui s’intéressait encore à elle. Elle soupira un moment avant de relever son visage vers le miroir de la salle de bain. Il lui restait encore quarante-cinq minutes avant de sortir de chez elle avec Hiro. Bien entendu, cela lui faisait extrêmement peur mais c’était tellement excitant en même temps.  Après tout, c’était son plus grand rêve qui était en train de se réaliser. Elle attrapa ses longs cheveux blonds pour les remonter en queue de cheval. Un dernier coup d’œil dans le miroir et la jeune fille se dirigea vers son armoire à vêtements. Qu’est-ce qu’on pouvait bien mettre pour aller à l’extérieur ? A la vue qu’elle avait de sa fenêtre, le temps avait l’air plutôt frais.  Elle décida alors de mettre des habits assez chauds sans pour autant qu’ils soient étouffants : une robe simple, des collants et une veste assez fine et le tour est joué. Elle s’était préparée juste à temps, il lui restait à peine quelques minutes avant que Hiro ne vienne la chercher. Elle décida par précaution de prendre un inhalateur pour l’asthme, cela pourrait peut-être la soulager au cas où elle se sentirait mal. Elle ne savait pas vraiment ce qui se passerait quand elle mettrait un pied à l’extérieur et qu’elle respirerait l’air ambiant, cet air qui lui était interdit. Comment réagirait son corps ? Elle n’en avait absolument aucune idée, et cette pensée lui faisait atrocement peur. Elle n’eut pas le temps de penser plus à cela car Hiro l’appelait déjà dans le salon. Elle descendit alors attrapant son sac au passage.

 

- Bonsoir poupée, minauda Hiro de son sourire le plus charmeur. Tu es vraiment ravissante.

- Je ne m’appelle pas poupée et merci…

 

La blondinette rougit à son compliment descendant les dernières marches avec attention. Hiro sourit voyant les rougeurs prendre place sur son joli visage. Cette fille était vraiment facile à mettre dans tous ses états et c’est ce qu’il aimait chez elle. Ce côté mignon, bien qu’elle tente plus de montrer un coté sauvage, lui allait à ravir.

 

- C’est vrai, excuse-moi Kotomi. Alors prête ?

 

Kotomi fit oui de la tête avant d’avancer vers Hiro. Elle ne lui avait toujours pas parlé de sa maladie, ni du fait que sortir de chez elle pouvait lui être fatal. Mais peu importe, elle ne pouvait plus reculer à présent et de plus elle n’avait aucune envie de lui dire la vérité. Elle n’avait aucune envie de rester seule. Elle déposa alors sa main doucement sur celle de Hiro prise encore par le doute sur le fait de sortir de chez elle…

 

- Allons-y alors.

- C’est loin d’ici ?

- Au centre-ville, on devrait y arriver d’ici dix minutes à pied si on se dépêche.

 

Kotomi était impatiente de découvrir le monde de l’extérieur bien que le fait de mettre un pied en dehors de la maison l’angoissait plus que tout. Hiro avança vers la porte d’entrée, chose incroyable puisqu’il avait pour habitude d’entrer et sortir par la fenêtre coulissante du salon, et ouvrit la porte attendant Kotomi sur le paillasson. La jeune fille fit quelques pas dans sa direction. Elle sentait déjà le vent froid entrer à l’intérieur de la maison, lui caressant le visage. Elle ferma les yeux de peur s’attendant à tomber à genoux face à la première respiration qu’elle venait de prendre. Mais étrangement, rien ne se passa. Elle sortit alors complètement de chez elle pendant que Hiro refermait la porte derrière elle. Kotomi regardait attentivement autour d’elle, le ciel, les maisons et même les gens qui traversaient la rue regardant leur voisine qui sortait pour la première fois de chez elle. Certains la saluaient et lui faisait passer un salut à ses parents. D’autres lui adressaient des simples regards, des sourires timides. Kotomi ne sut absolument pas quoi répondre à tout cela mais était heureuse bien qu’une question trainât dans sa tête. Heureusement, personne n’avait l’air d’avoir été informé à propos de sa maladie. Après tout, ses parents n’étaient pas très intimes avec les voisins. Sa mère disant toujours qu’il ne fallait pas attirer la pitié des gens… mais toutes ces personnes avaient l’air tellement gentilles. Kotomi commença alors à avancer s’accrochant au pull de Hiro pour ne pas se retrouver toute seule au cas où elle se perdrait.

 

- Au fait, j’ai oublié de te prévenir. Mon ami sera accompagné de sa copine. Ça ne te dérange pas ?

- Euh non, répondit-elle un peu déboussolée par la question subite. Cela ne me dérange pas.

- Tant mieux. Allons les rejoindre tout de suite.

 

Kotomi voulut alors lui demander pourquoi il n’y était pas allé avec sa propre copine lui aussi. Quand sa main vint prendre la sienne, elle ne su plus quoi dire et resta tranquille continuant d’avancer, ses joues se teintant de rouge. Ils arrivèrent vers le chapiteau. Étrangement, rien ne s’était produit quand Kotomi avait respiré l’air de l’extérieur, bien qu’elle ait quelques picotements au niveau de la gorge. Elle en était très étonnée mais si rien ne se passait, tant mieux. Kotomi vit alors le sourire de Hiro s’élargir et il l’entraîna avec lui près de deux personnes, sûrement les deux amis avec qui ils devaient passer la soirée. Le garçon était lui aussi blond, mais son visage était beaucoup plus sérieux que celui de Hiro. Il avait l’air bien plus mature que lui aussi. Juste à ses cotés se trouvait une jeune brune. Kotomi eut tout de suite une bonne impression sur elle. Son physique faisait penser à une poupée de porcelaine, belle et délicate alors que ses traits montraient une gentillesse sans fin. Elle les salua poliment et Hiro sauta sur son ami pour une bagarre amicale en signe de salut. Quelque chose qui étonna particulièrement Kotomi.

 

- Ne t’en fais pas, ils font toujours ça. C’est purement affectif, la rassura la jeune femme aux cheveux bruns. Je m’appelle Yui, enchantée.

- Kotomi, moi de même. Oh je vois, c’est tout de même étrange comme salutation.

- En effet. Elle souleva ses épaules pour montrer son incompréhension, mais ses yeux semblaient rieurs. Ce ne sont pas des garçons pour rien.

 

 

Yui rigolait en voyant son petit-ami et Hiro se chamailler comme deux enfants. Kotomi, elle, ne comprenait toujours pas cette étrange façon de se saluer. La soirée fut beaucoup moins animée ensuite. Bien que Hiro ait, en plein milieu du spectacle, voulu se lever et toucher un tigre, tout se passa pour le mieux. Kotomi était totalement émerveillée. Quand Hiro la raccompagna chez elle, elle n’en croyait toujours pas ses yeux. En une soirée, elle avait vu tellement de belles choses et rencontré tant de gentilles personnes. Elle était un peu jalouse de Hiro qui pouvait profiter de ce genre de vie tout le temps…

 

~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ 

 

Le temps passait et Kotomi se rendait de plus en plus souvent à l’extérieur. Elle s’attachait également beaucoup à Hiro, qu’elle ne lâchait pratiquement plus. Le garçon passait ses journées chez elle ou alors l’invitait à sortir. La santé de Kotomi n’en était pas affectée. Elle qui s’attendait au pire, ne notait aucune différence.

 

Mais cela n’était pas tout à fait le cas. La maladie de Kotomi ne s’était pas arrêtée ou avait disparue, les molécules d’ozone ne faisaient peut-être pas réagir son corps comme elle avait pu le craindre mais elles commençaient sournoisement à détruire les cellules faibles de ses poumons. Elle ne ressentait que de simples picotements ou de petites brulures au niveau de la gorge, mais les dégâts étaient bien plus graves qu’elle ne le pensait.

 

Kotomi referma son livre et le reposa sur sa table de chevet. Elle toussa à nouveau pour la trentième fois de la journée. Hiro qui se trouvait face à elle, jouant à un jeu vidéo, leva la tête vers la jeune fille le regard inquiet.

 

- Tu es malade Kotomi ?

 

La jeune fille fut prise à nouveau d’une énorme quinte de toux. Hiro était très inquiet de l’état de santé de Kotomi, en encore d’avantage parce qu’elle n’en parlait pas. A chaque fois qu’il essayait de faire naître la conversation, elle changeait de sujet, comme effrayée par le simple fait de parler de sa santé. Kotomi ne lui avait toujours rien avoué à propos de sa maladie pulmonaire et des risques qu’elle prenait à sortir de chez elle en sa compagnie. Elle se leva et prit un verre d’eau pour essayer de calmer son irritation et sa toux, en sachant bien que ce geste était peine perdue. Elle se rendait compte que si elle avait mal à la gorge et qu’elle toussait à en vomir, ce n’était pas dû à un simple refroidissement. Sa maladie réagissait et bien pire qu’elle le craignait… Mais elle ne voulait pas inquiéter Hiro, et surtout ne voulait en aucun cas qu’il la laisse seule, effrayé par sa maladie. Elle ne voulait plus être seule… plus jamais. Ses parents, eux, s’étaient éloignés simultanément de leur fille à la découverte de sa maladie. Alors peu importe les risques et les conséquences, elle ne laisserait jamais Hiro partir.

 

- Non tout va bien, mentit-elle en entrainant une nouvelle quinte de toux. J’ai simplement dû attraper froid la nuit dernière.

 

Hiro n’en croyait pas un simple mot. Tout ne pouvait pas aller bien dans l’état où elle se trouvait. Kotomi avait toussé toute la journée. Elle passait sa main sur sa nuque montrant qu’elle la faisait souffrir, qu’elle la brulait. Sa santé ne pouvait pas aller bien. Il avait même l’impression que sa voix avait quelque peu changé ces temps-ci, et cela aussi était un autre signe que quelque chose d’important se produisait chez la jeune femme. Hiro était triste. Oui, il était triste que Kotomi ne veuille pas parler d’elle-même et partager des choses avec lui. Il voulait l’aider, mais il ne pouvait pas l’obliger à se confesser si elle n’en sentait pas le besoin. Il soupira doucement et éteignit son jeu se levant pour aller vers elle. Elle essayait toujours de calmer sa toux en buvant de l’eau, ce qui ne donnait pas de meilleur résultat. Hiro passa dans la cuisine et alluma le gaz avant de prendre la théière la remplissant de lait et la posant sur le gaz. Kotomi le regardait se demandant ce qu’il était en train de faire, en silence pour ne pas le déranger. Après quelques minutes, il retira la théière et remplit une tasse avec le lait réchauffé, il avait pris soin de retirer la peau du lait qui s’était formée en surface. Il prit un pot de miel et ajouta deux petites cuillères dans la tasse, et termina par une goutte de citron. Il tendit la tasse à la jeune fille.

 

- Tiens ça calmera ta toux.

- Qu’est-ce que c’est ? Kotomi regarda plusieurs fois le contenu de la tasse avec attention.

- Une boisson que me faisait ma grand-mère quand j’étais petit. Bois, pendant que c’est chaud.

 

La jeune fille mis ses lèvres sur la tasse buvant doucement la substance liquide que lui avait donné Hiro. Ce n’était pas mauvais, au contraire cela avait bon gout. A chaque gorgée, sa gorge s’apaisait avec la chaleur de la boisson. Elle rendit la tasse vide à Hiro qui la posa dans l’évier. Il passa à nouveau devant elle et alla se rasseoir là où il était installé avant de lui préparer sa boisson. Kotomi était intriguée par la vie du jeune homme. Il avait parlé de sa grand-mère, et elle avait fortement envie d’en savoir plus. Elle se dirigea vers lui s’asseyant aussi sur un des sofas du salon.

 

- Dis Hiro… est-ce que je pourrais en savoir plus sur ta vie ?

- A quoi bon ? répondit-il plus froidement qu'il ne l'aurait voulu.

 

Il avait l’air si froid à présent, lui qui était toujours taquin et enjoué. Kotomi baissa les yeux au sol, elle avait sûrement fait quelque chose qui n’avait pas plu à Hiro… mais quoi donc ?

 

- Je… enfin je t’apprécie bien et j’aimerais mieux te connaître simplement… Kotomi trébucha plusieurs fois sur ses mots, sentant son visage prendre une teinte de rouge. 

 

Hiro leva les yeux vers elle et la regarda un instant. Elle pouvait voir un mélange de tristesse dans le regard de son ami et toujours cette même inquiétude qu’elle y avait perçu tout à l’heure. Elle essaya de trouver quelle avait bien pu être la chose qu’elle avait dite ou faite qui rendait Hiro aussi malheureux. Mais aucune idée ne lui vint en tête. Elle le vit se lever et se diriger vers elle. Sa main se leva en sa direction et Kotomi sur le moment eut peur qu’il ne veuille la frapper. Mais pourquoi le ferait-il ? Sa main ne vint en aucun cas blesser sa joue, elle se posa simplement sur la tête de Kotomi, lui caressant les cheveux. Elle était totalement perdue… Il avait l’air d’être extrêmement déçu et fâché avec elle et il était à la fois si tendre et affectueux. Elle était absolument déboussolée…

 

- Hiro ?…

- Ta réaction me blesse d’autant plus Kotomi… souffla-t-il. 

 

Sa réaction ? Le blesser… Quelle réaction ? Qu’avait-elle bien pu faire pour que le sourire joviale de Hiro disparaisse d’un coup ? Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour lui parler qu’il la prit dans ses bras et la serra très fort. Les joues de Kotomi devinrent rouge sang et plus aucune parole ne sortit de sa bouche. La main de Hiro continuait son parcours dans ses cheveux, les caressant toujours d’une douceur infinie. Kotomi, elle, était totalement perdue. Par la situation en elle-même et par la réaction qu’elle avait en ce moment même. Elle avait toujours su que Hiro était quelqu’un de spécial pour elle. Mais les battements de son cœur lui montraient alors qu’elle était encore plus attachée à lui qu’elle ne pouvait le croire. Elle passa une main sur le haut du garçon et l’attrapa… comme une façon de lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas qu’il parte et qu’il la laisse seule en ce moment même. Elle cacha sa tête contre le torse de Hiro, sentant son cœur battre la chamade, comme le sien.

 

- Je ne comprends pas très bien ce que tu veux faire Kotomi… mais ne me cache pas des choses je t’en prie…

 

Ne pas lui cacher des choses… c’était ce qu’elle faisait depuis le début… Elle resserra son étreinte sur le garçon et il en fit de même toujours avec cette douceur infinie. Elle sentit à présent sa main se diriger vers sa nuque lui redressant tendrement sa tête pour le regarder dans les yeux. Elle rougissait toujours et avait beaucoup de mal à tenir son regard… ce regard si sérieux qu’il n’avait normalement jamais. C’était troublant. Elle continuait de sentir cette main sur sa nuque la câlinant toujours avec tendresse, la faisant frissonner de bonheur. Était-ce un rêve ?

 

- Kotomi je veux t’aider… Mais si tu me caches la vérité, je n’y arrive pas.

 

Les larmes coulaient à présent des joues de la jeune fille. Maintenant elle était partagée entre le fait de tout lui dire et celui de lui cacher les choses encore un moment, nier qu’elle n’avait rien et que tout allait bien. L’angoisse de le perdre dans les deux cas était terrifiante. Elle sentit alors son souffle se rapprocher d’elle et ses lèvres se poser sur les siennes, embrassant la jeune fille avec amour et délicatesse. Kotomi ne sut quoi répondre à ce baiser précipité et ne bougea pas d’un pouce sentant simplement les mains de Hiro faire pression sur son corps lui montrant alors qu’elle était la seule personne qui comptait à ses yeux. Le baiser prit vite fin et Hiro la relâcha se dirigeant vers la porte. Avant de sortir et de laisser la jeune fille chez elle, il se retourna une dernière fois la regardant totalement troublée.

 

- Je t’aime bien plus que tu ne peux le penser Kotomi… Quoiqu’il en soit… Si tu as besoin de quelque chose, je serais toujours là. Ne l’oublie pas.

 

Il sortit alors laissant Kotomi seule avec ses réflexions…

 

~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ o ~ 

 

Cela faisait à présent trois jours… trois jours que Hiro l’avait embrassé et était reparti comme un voleur. Elle n’avait plus eu de ses nouvelles, et après tout c’était peut-être mieux ainsi. Car dans la tête de la jeune fille c’était le brouillard intégral. Elle l’aimait aussi. Ce n’était pas ça le problème… son problème était bien plus grave qu’un simple amour non partagé. Depuis qu’il était parti les choses n’avaient fait qu’empirer. En effet son corps se dégradait de plus en plus. La toux n’avait repris que double d’intensité, allant jusqu’à lui faire vomir du sang. La petite brulure qui s’était installée sur sa gorge s’était déplacée sur toute l’intégralité de son système respiratoire. Elle avait beau avoir fouillé la totalité des médicaments que lui avait laissés sa mère en cas d’urgence. Rien n’avait réussi à calmer sa douleur, et encore moins les effets que cela lui produisait. Elle ne mangeait plus rien. Le simple fait d’avoir sa gorge en feu la bloquait de toute part. A la moindre toux, elle vomissait du sang. Les choses devenaient de pire en pire, et rien ne pourrait arrêter cela. Elle sentait son corps se consumer, ses poumons se déchirer comme si quelque chose les mangeait de l’intérieur. Elle aurait voulu arrêter ce feu, mais elle ne pouvait rien faire. Elle était seule… et elle ne pouvait revenir en arrière. Elle ne regrettait pas d’être sortie avec Hiro, peu importe dans quel état elle était à présent, elle était heureuse qu’il lui ait fait découvrir la vie du dehors. Elle avait enfin pu découvrir quelqu’un qui s’occupait d’elle et qui n’avait pas honte de sa maladie. Ses parents eux avaient honte oui… honte que leur seule fille ne soit pas normale, honte de la montrer à tout le monde. C’est pour cela qu’ils l’avaient laissée seule, abandonnée dans cette grande maison. Ce devait être son destin. Un destin bien cruel certes, mais c’était le sien.

 

Il l’avait à nouveau recontactée. Kotomi l’avait à plusieurs reprises vu tourner près de chez elle. Mais il ne pouvait plus y entrer. Kotomi avait bouclé la fenêtre coulissante, s’enfermant à l’intérieur de la maison. Elle ne voulait voir personne. Elle savait très bien qu’il ne lui restait certainement plus beaucoup de temps à vivre et qu’elle allait devoir faire un choix. Elle ne voulait pas l’attrister, son sourire, sa gentillesse étaient la seule chose qu’elle voulait préserver. Elle aurait voulu pouvoir le voir ainsi jusqu’à son dernier souffle. Mais comme cela n’était pas possible, elle s’interdisait de le voir, gardant simplement les bons souvenirs en tête. Son dernier souvenir de lui serait un souvenir heureux, gai et agréable. Encore une fois, en pensant à cela, une larme coula à nouveau sur sa joue, traçant un long chemin tout le long avant de finir sa route sur le sol ou elle disparaissait peu à peu. Ne laissant plus aucune trace.

 

Peu de gens font réellement attention aux autres. Ils ne pensent qu’à leur petite personne. On dit souvent qu’on s’intéresse à une maladie et à l’environnement seulement quand quelqu’un à qui nous sommes attachés en est malade. Mais si nous ne connaissons pas la personne, nous fermons les yeux et nous ignorons. Les humains sont profondément égoïstes. Kotomi le sait bien car, si elle n’avait pas cette maladie, certainement que l’environnement et l’état de santé des autres personne ne l’intéresserait pas. C’est toujours quand l’on est touché par quelque chose que l’on se rend vraiment compte du monde dans lequel nous vivons, que nous faisons réellement attention à ce qui nous entoure. Sinon nous vivons les yeux fermés, ignorant les choses pour ne pas faire face à la réalité.

 

Encore une fois, les larmes coulaient, la peur faisait son entrée en scène… Personne ne pouvait arrêter le temps et personne ne pouvait changer son destin. Ni même Kotomi… Elle n’en pouvait plus, ses jambes n’arrivaient plus à la porter et sa gorge s’enflammait de plus en plus. Elle avait bien essayé de contacter ses parents mais aucun n’avait décroché son téléphone portable. Plusieurs fois, elle s’était résignée à appeler Hiro pour qu’il vienne l’aider. Mais en repensant à ses sourires et aux bons moments qu’elle avait passé en sa compagnie, elle reposait immédiatement le téléphone. Elle ne voulait pas se montrer à lui dans cet état… tout sauf ça.

 

Qu’est-ce qui changeait des autres jours ? Pour l’instant personne ne pourrait le dire. La soirée était pluvieuse. Le ciel grondait comme pour montrer sa colère. Kotomi, elle, restait étendue sur le canapé, toussant à répétition, les vomissements de sang se faisant de plus en plus abondants. Le bruit incessant des goutes de pluie sur le toit de la maison raisonnait comme une mélodie à l’intérieur. Tout était calme et très obscure. Kotomi n’avait pas allumé la lumière du salon, pour le simple fait qu’elle ne pouvait plus se lever et finalement elle aimait être dans cette obscurité. C’était l’obscurité qui allait bientôt la dévorer et la rendre silencieuse, comme sa maison. Bien qu’elle sache ce qu’il l’attendait, elle ne pouvait se résoudre à retenir ses larmes. Elle avait peur, peur de ce qui pouvait se produire en ce moment même. Elle aurait tellement voulu avoir une vie normale. Elle aurait donné n’importe quoi pour avoir une vie digne de celle de Hiro…

 

La fenêtre coulissante du salon toqua plusieurs fois. Kotomi savait que c’était Hiro qui voulait entrer. Mais elle ne lui ouvrirait pas. Elle resterait là seule comme dans les trois dernières semaines qui s’étaient écoulées. Les coups étaient plus forts, voulant se faire remarquer. Mais même si elle avait voulu se lever pour ouvrir la fenêtre, elle ne l’aurait pas pu. Ses jambes le lui interdisaient.

 

La toux se fit à nouveau plus violente, la douleur la brulant au plus profond d’elle. Elle avait beau resserrer sa gorge avec sa main, cela ne lui faisait rien. Même l’eau ne lui faisait plus rien, à part cette envie de vomir incessante qui lui faisait vomir son sang. Si seulement elle avait fait plus attention et n’était pas sortie… les choses ne se passeraient pas ainsi en ce moment. Elle entendit alors la porte coulissante s’ouvrir. Comment avait-il réussi ?

 

- Kotomi ? hurla le jeune homme en panique. Kotomi tu es là ?

 

Hiro était trempé et le manque de lumière l’empêchait de voir la jeune fille étendue sur le canapé. Mais cela ne dura pas longtemps, avant qu’elle se remette à tousser et qu’il vienne près d’elle. En voyant la jeune fille, il fut terrorisé.

 

- Kotomi… murmura Hiro, les yeux ouverts d'effroi. Il essaya de la toucher mais eu peur d'empirer quelque chose. Il se mordit la lèvre, idiot de ne pas avoir remarquer l'état de sa bien aimée avant. Qu’est-ce qui t’arrive ?...

 

Cette toux l’empêchait de dire un seul mot. Elle s’agrippa à la main de Hiro qui s’était posé sur la sienne. Hiro essayait par tous les moyens de trouver une solution. Il s’agitait dans tout les sens n’ayant qu’une seule idée en tête : sauver celle qu’il aimait. Mais quand il essaya de se relever, elle resserra sa main contre la sienne, l’obligeant à se rassoir et rester près d’elle. L’autre main du jeune homme se perdit dans les cheveux de Kotomi les caressant soigneusement. Sa respiration était très rapide et elle ne s’arrêtait de se courber de douleur. Hiro ne savait que faire, il sortit son téléphone pour appeler les urgences. Avant qu’il n’ait pu composer le numéro, la main de Kotomi vint se poser sur sa joue, le forçant à stopper son acte.

 

- Cela ne ... servira ... à rien … Sa voix était enrouée et elle peinait à sortir le moindre mot. Sa bouche était à present remplit de sang

- Bien sûr que si, démentit-il en serrant son téléphone dans sa main gauche. Les larmes perlaient à present sur son visage. Je vais appeler l’hôpital et ils te guériront.

- C’est ... trop tard ... Hiro… Bien ... trop tard ...

 

Il ne comprit pas un moindre mot de la jeune fille, mais son sourire sincère lui fit froid dans le dos. Elle semblait réellement heureuse de passer ses derniers instants avec Hiro. Ce fut quand la main qui était posée sur la joue du jeune homme tomba doucement sur le sol qu’il comprit. Il se redressa vers la jeune fille secouant son corps froid et immobile. Les larmes coulaient sur ses joues, hurlant le nom de la fille qu’il aimait. Il venait de la perdre. Si parfois les humains faisaient plus attention, rien de cela n’arriverait.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Bubulle (dimanche, 06 août 2017 01:35)

    Beau mais... TT_TT